La note d'orientation du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), récemment publiée et intitulée « Building Blocks Out of The Crisis », révèle une aggravation rapide des écarts entre pays développés et pays en voie de développement, malgré les différentes initiatives prises pour la transformation du système financier international.
La note identifie cinquante-deux économies en développement à revenu faible ou moyen, en situation de surendettement ou à haut risque de surendettement, représentant plus de 40% des personnes les plus pauvres du monde. Pour pallier ce phénomène, le Pnud propose la restructuration de la dette des pays en voie de développement pour aboutir à la création d'un système, d'une architecture de dette qui prend en compte la situation actuelle.
Face à la fracture observée entre les pays développés et ceux en voie de développement, l'administrateur du Pnud, Achim Steiner, estime que le temps est venu de passer des paroles aux actes. "Le moment est venu de s'attaquer au gouffre qui se creuse entre les pays riches et les pays pauvres, de modifier le paysage multilatéral et de créer une architecture de la dette adaptée à notre monde complexe, interconnecté et post-covid », a déclaré Achim Steiner. La lutte contre ce phénomène passe notamment par les mesures que doivent prendre les dirigeants mondiaux "pour aider les pays en développement à amortir les effets des crises actuelles qui se chevauchent, tout en veillant à ce que les ressources financières soient alignées pour soutenir des transitions justes, inclusives et équitables pour tous les pays".
Le Pnud relève, par ailleurs, le nombre record (vingt-cinq), depuis plus de vingt ans, des gouvernements d'économies en développement qui ont des paiements au titre du service de la dette extérieure supérieurs à 20% de leurs recettes totales auquel s'ajoute l'augmentation du fardeau de la dette. L'on constate, précise la note d'orientation, "que les dépenses pour les services essentiels, y compris les mesures d'adaptation et de réponse à la crise climatique, sont réduites". Selon Achim Steiner, d'autres crises menacent les pays les plus accablés par la dette et le manque d'accès aux financements, notamment l'impact économique de la covid-19, la pauvreté et l'accélération de l'urgence climatique, a fait valoir.