La réunion hebdomadaire du comité de conjoncture économique (CCE) a été présidée, le 1er mars, à la primature à Kinshasa par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde. L'équipe réduite gouvernementale et la gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC) ont passé en revue la situation économique au plan international et national au cours de la semaine du 20 au 24 février.
Faisant le compte-rendu de la réunion à la presse, le ministre d'État chargé du Budget, Aimé Boji Samara, a indiqué que plusieurs points saillants ont dominé la situation économique de la République démocratique du Congo (RDC). Concernant notamment les efforts du gouvernement pour la stabilité du franc congolais (FC) sur le marché de change, il a fait part de quelques mesures idoines prises à cet effet.
"Pour ce qui est du marché de change, on note une légère stabilité au niveau de l'indicatif avec, au 24 février, un taux de 2035 FC contre 1 dollar américain et au marché parallèle, une légère appréciation du FC qui s'est échangé au 24 février, à un taux de 2308,1 FC contre 1 dollar américain. Pour continuer à maintenir la stabilité du FC, la BCC préconise la poursuite du suivi du facteur de liquidité dans le système bancaire national, la poursuite des réformes conclues dans le cadre du programme des réformes structurelles en rapport avec le programme avec le FMI, la poursuite de la politique de diversification de l'économie nationale et enfin la limitation des paiements en cash en FC, qui peuvent avoir un effet adverse sur le marché de change", a déclaré le ministre d'État chargé du Budget.
Toujours au niveau national, le CCE a rappelé la tenue à Kinshasa, du 20 au 23 février, de la 47e assemblée générale de la Fédération africaine des Sociétés d'assurance de droit national africain. Lors de ses assises, a précisé Aimé Boji, "il a été révélé que depuis la libéralisation du marché des assurances en RDC, il s'est observé une croissance du chiffre d'affaires allant de 70 millions de dollars américains en 2018 à 268 millions de dollars, cela représente un taux d'accroissement de 282%. Ce qui est intéressant pour notre secteur des assurances".
En outre, le CCE a fait mention de l'inauguration, par le chef de l'État, du premier module de l'usine d'adduction d'eau potable de Mbinza Ozone à Kinshasa, avec une capacité de 110.000 m3 par jour. Cette usine, construite sur financement de la Banque mondiale à hauteur de 71 millions de dollars américains, va desservir plusieurs communes et quartiers de Kinshasa. Un autre point examiné par le CCE, c’est la signature, le 24 février dernier, d'un contrat entre le Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud) et deux sociétés de la place, Safricas et CMK. Ce contrat concerne la mise en œuvre du Programme de développement local des 145 territoires. "Il est ici question de l'exécution de 241 projets répartis sur 5 provinces : Le Sud-Kivu, le Sankuru, la Tshopo, le Tanganyika et le Maniema", a annoncé le ministre d'État, Aimé Boji Sangara.
Au plan international, le CCE a indiqué la publication de la note d'orientation du Pnud. Ce document révèle que malgré les différentes initiatives prises pour la transformation du système financier international, les écarts existent entre les pays développés et les pays en voie de développement. Et ces écarts se manifestent par une situation de surendettement de plusieurs pays en voie de développement. Pour pallier ce phénomène, le Pnud propose certaines mesures, parmi lesquelles la restructuration de la dette des pays en voie de développement, afin d’aboutir à la création d'un système, d'une architecture de dette qui prend en compte la situation actuelle. "Nous avons également noté, sur le plan international, une légère accélération de la croissance du secteur privé au niveau de l'Union européenne mais aussi au niveau de l'économie américaine. On a également noté une hausse de prix des produits miniers d'exportation de la RDC ainsi qu'une baisse des produits pétroliers et des produits céréaliers", a fait remarquer Aimé Boji.
En ce qui concerne les principaux indicateurs économiques, l'inflation s'est établie à 4,175% en cumul annuel et en glissement annuel, on est à un taux de 16,6% avec une projection à fin exercice de 9,7%. Enfin, à propos des réserves de change, il y a eu augmentation de 0,13%. Ces réserves se situent, au 24 février, à 4 milliards 335 millions de dollars américains, représentant à peu près 10 semaines d'importation des biens et services sur ressources propres du gouvernement.