La branche ONU Femmes en République démocratique du Congo (RDC) a lancé la distribution de 1500 smartphones aux femmes entrepreneures et aux communautés dans les quatre villes du Projet d’appui au développement des petites et moyennes entreprises (PADMPME), en l’occurrence Kinshasa, Lubumbashi, Goma et Matadi. L’opération va se dérouler tout au long de ce premier semestre.
Le processus engagé dans le cadre de la mise en œuvre du PADMPME comporte plusieurs étapes. Il y a eu une phase traditionnelle qui était d’arriver à doter la RDC d’une véritable plateforme de femmes entrepreneures. Au regard des résultats déjà visibles et même des premiers financements disponibles du projet, il devient impérieux d’accélérer la phase de la collecte et la distribution de l’information. En effet, l’un des grands défis de la consolidation de l’entrepreneuriat féminin est de réussir à faire reculer l’informel. Pour y parvenir, tout semble d’abord passer par une bonne maîtrise de l’information. Tant pour les entrepreneures que les communautés, la bonne gestion des données est la clef du succès.
Dans la mise en œuvre du PADMPME, l’heure est désormais à l’amplification de la vitesse de la livraison de l’information au bénéfice d’un public de plus en plus large. Au cours du premier semestre de cette année, il est prévu la distribution de 1 500 smartphones aux concernées à Kinshasa, Lubumbashi, Goma et Matadi. Sur un plan technique, ces appareils sont dotés d’un système GPS et intègreront une application pour créer un réseau d’entrepreneures et faciliter les affaires. Les encodeurs sont, notamment, des entrepreneures qui évoluent dans des secteurs stratégiques pour le pays (agroalimentaire, pisciculture, etc.). Elles entreront en contact avec des entrepreneures dans tous les milieux pour collecter les données qui permettront à ONU Femmes d’avoir accès à ces éléments et de pouvoir constituer le répertoire des entrepreneures. L’objectif est justement de canaliser les opportunités disponibles. En outre, ce mécanisme va permettre de mieux connaître les difficultés dans chaque secteur et d’y apporter des solutions le cas échéant.
Avec les moyens digitaux (réseaux sociaux, télévision numérique, radio numérique et smartphones), l’information est vite partagée et à moindre coût. Dans le cas du téléphone portable, le coordonnateur national du projet PADMPME, Alexis Mangala Ngongo, a noté une énorme avancée. « Il y a une partie où les personnes détentrices doivent se servir de l’application installée par l’Institut national de la statistique pour alimenter la page des données, et l’autre partie importante qui concerne la campagne SMS », a-t-il précisé. En clair, il y a des personnes qui reçoivent des informations et les redistribuent ou qui reçoivent des opportunités sur le marché et les exploitent en tant qu’entrepreneures.
Dans ses propos, le PADMPME est allé plus loin, en donnant un éclairage suffisant sur une autre initiative. Il s’agit de la stratégie de numérisation pour diffuser les messages clés du projet, notamment les lois protégeant les entrepreneures et les conseils liés à l’exercice de l’entrepreneuriat. « L’objectif est que ces informations optimisent l’entrepreneuriat féminin en RDC et éliminent certaines stigmatisations touchant les femmes entrepreneures », a-t-on indiqué.