Assaut du Capitole aux Etats-Unis : policiers et élus du Congrès demandent justice

Lundi, Mars 13, 2023 - 16:39

L’affaire de l’assaut du Capitole continue de défrayer la chronique dans le pays à l’approche de l’élection présidentielle de 2024. Des voix s’élèvent partout au sujet de cette attaque depuis que le ministère américain de la Justice a fait des révélations selon lesquelles l’ex-président, Donald Trump, peut être poursuivi au civil par des victimes de l’intrusion forcée de ses partisans dans le siège du Congrès et ne peut pas s’abriter derrière son immunité présidentielle.

Outre le fait que l’ancien président est visé par une enquête criminelle, supervisée par un procureur spécial, pour son rôle dans l'assaut du Capitole, des policiers et des élus du Congrès réclament des dommages-intérêts au milliardaire républicain qu’ils accusent d’avoir encouragé ses partisans à se lancer dans cette attaque, le 6 janvier 2021.

Tout le monde se souvient que dans un discours enflammé le jour de l’assaut du siège de la démocratie américaine, Donald Trump avait appelé ses partisans à se « battre comme des diables » contre les résultats de l’élection présidentielle que les élus devaient certifier ce jour-là. Aujourd’hui, et pour éviter d’être poursuivi et condamné par la justice, il a demandé à celle-ci de refermer ce dossier au nom de l’immunité accordée aux présidents américains pour les protéger de poursuites judiciaires.

« Mon discours entrait dans le cadre de mes fonctions officielles, qui impliquent de m’exprimer sur les sujets d’intérêt général », s’est justifié l’ex-chef de l’Etat. Répondant à cette préoccupation, le ministère de la Justice a estimé que les présidents jouissent certes d’une large immunité, y compris pour des discours publics tenus en tant que candidat, mais qu’elle ne pouvait pas couvrir les « incitations » à la violence.

Eu égard à tout cela, les juristes recommandent de rejeter la requête de Donald Trump présentée en décembre dernier devant une Cour d’appel des Etats-Unis. « En tant que leader de la nation et de l’Etat, le président a un pouvoir extraordinaire de s’adresser à ses concitoyens et en leur nom mais cette fonction traditionnelle a un but de communication et de persuasion, et non d’incitation à la violence », ont-ils écrit. Ce qui revient à dire que les plaintes pourront reprendre contre l’ancien président si la Cour d’appel validait ce raisonnement.

L’insurrection du Capitole est une honte pour les Américains

Au moment où Donald Trump est accusé d’avoir encouragé ses partisans à se lancer à l’attaque du Capitole, l’animateur Tucker Carlson, l’une des principales figures de la chaîne de télévision favorite des conservateurs aux Etats-Unis, a diffusé des images d’un montage prouvant que l’assaut était en fait « ordonné et non violent ». Après la diffusion sur Fox News de l’émission atténuant la gravité des faits, plusieurs personnes ont immédiatement réagi, dont le chef du parti républicain au Sénat et les députés démocrates. Ils ont tous condamné la manière dont l’attaque du Capitole a été présentée. L’actuel président des Etats-Unis, Joe Biden, est également intervenu en fustigeant les membres de l’opposition républicaine qui chercheraient à « minimiser » l’assaut contre le Capitole mené par des partisans de Donald Trump.

Dans sa réaction après une lettre du chef de la police du Capitole, Bryan Manger, accusant Tucker Carlson d’avoir tiré dans son émission des « conclusions blessantes et trompeuses », le locataire de la Maison-Blanche a affiché son soutien à cette police.  « Plus de 140 policiers ont été blessés le 6 janvier. Je l’ai déjà dit: comment quiconque peut oser minimiser ou nier l’enfer qu’ils ont vécu ? », s’est-il interrogé sur Twitter. « J’espère que les républicains à la Chambre des représentants ressentent de la honte pour ce qui a été fait en vue de saper nos forces de l’ordre », a ajouté Joe Biden.

Mike Pence, l’ancien vice-président de Donald Trump, décrit l’insurrection du Capitole comme une honte pour les Etats-Unis. Il a rappelé comment les tentatives de l’ex-président d’annuler le résultat de l’élection présidentielle avaient mis sa famille en danger. « L’histoire tiendra pour responsable Donald Trump pour son rôle dans l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021 », a-t-il déclaré aux journalistes le 11 mars, ajoutant : « Le président a eu tort. Le peuple a le droit de savoir ce qui s’est passé le 6 janvier ».

 

Nestor N'Gampoula
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