Le gouvernement congolais et la Banque mondiale sont en conclave depuis le 13 mars, à Brazzaville, pour évaluer la performance de leur coopération. Les débats ont révélé un partenariat fructueux mais les deux parties veulent le consolider par des projets de développement des villes, du numérique, de l’agriculture…
En matière de gestion des villes et de la lutte contre la pauvreté, le Congo et la Banque mondiale préparent actuellement les termes de référence d’un nouveau programme en remplacement du Projet de développement urbain et de restructuration des quartiers précaires (DurQuap), qui a clos ses activités en décembre 2022. Même si le coût du futur projet DurQuap II n’est pas encore connu, il pourra toutefois être élargi à des localités autres que les agglomérations de Brazzaville et Pointe-Noire.
Compte tenu des résultats du projet pilote, le DurQuap, la partie congolaise a souhaité une transformation de celui-ci en un programme pluriannuel de restructuration des quartiers précaires élargi à l’ensemble du pays. La Banque mondiale semble être du même avis, puisque le rapport d’achèvement du consultant indépendant a aussi suggéré l’idée d’étendre « le DurQuap à d'autres villes du Congo ».
D’après le consultant indépendant, Urbain Tsala, l'ampleur du phénomène des quartiers précaires est tellement grande que leur restructuration se chiffrerait à plusieurs millions de dollars. Le futur projet devra alors prendre en compte les acquis et les difficultés du DurQuap (l’hypercentralisation, absence d’un cadre participatif), en vue d'améliorer la gestion du secteur urbain des villes et de pouvoir limiter l'expansion du phénomène des quartiers précaires au Congo.
« L'impact très visible du DurQuap en a fait un projet de grande envergure à en juger par le grand intérêt que lui porte aujourd'hui le gouvernement congolais. Ce projet peut être considéré et, à juste titre, comme la vitrine du portefeuille des projets de développement du gouvernement avec l'appui de la Banque mondiale. Son importance et sa dimension dépassent le cadre d'un projet au point qu'il serait tout à fait normal qu'il soit érigé en programme », a-t-il renchéri.
Le numérique figure désormais parmi les axes prioritaires de la coopération Congo-Banque mondiale, en témoigne le lancement officiel, le 24 janvier dernier, du Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN). Prévu pour une durée de cinq ans, le PATN est financé par un prêt de la Banque mondiale de 100 millions de dollars, soit environ 60 milliards FCFA.
Évoquant la pertinence des projets conjoints, la ministre du Plan, de la Statistique et de l’Intégration, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a salué l’engagement de la Banque mondiale à soutenir la réalisation du Plan national de développement (PND) 2022-2026. « L’on pourrait ajouter les négociations en cours dans le domaine agricole, pilier 1 du PND, visant le projet de création des moyens de subsistance inclusifs et résilients au changement climatique en République du Congo, appelé aussi Proclimat Congo, pour un montant de 82 millions de dollars américains, soit environ 49,2 milliards de francs CFA », a-t-elle ajouté.
Le projet cité par la ministre prendra le relais du projet de diversification et d’agriculture commerciale censé s’achever en décembre prochain, y compris le projet d’appui à la promotion des moyens de subsistance durables dans le département du pool clos l’an dernier.