Climat et environnement : les gouvernements exhortés à contrer les effets liés à la crise de l’eau

Mercredi, Mars 22, 2023 - 13:45

En marge des activités liées à la Journée mondiale de l’eau, il s’est ouvert le 22 mars, à New York, la conférence des Nations unies sur cette denrée. Elle a pour objectif principal d’encourager les Etats à mettre sur pied une nouvelle politique capable d'accélérer les progrès vers l'accès universel à l'eau potable et à l'assainissement d'ici à 2030 pour atténuer les conséquences de la crise de cette ressource.   

Selon les Nations unies, l'eau est au cœur du développement durable. Elle soutient tous les aspects de la vie sur terre et l'accès à une eau salubre et propre est un droit humain fondamental. Cependant, il faudrait reconnaître que durant des décennies, il y a eu mauvaise gestion et utilisation abusive de cette denrée. Ce qui a intensifié le stress hydrique, menaçant ainsi les nombreux aspects de la vie qui dépendent de cette ressource cruciale, essentielle à la santé humaine.

« Nous sommes confrontés à une crise mondiale de l'eau. Il faut que toutes les communautés réfléchissent pour trouver une stratégie capable de freiner l’évolution de cette crise. Car, des milliards de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à l'eau. Et, plus de 800 000 personnes meurent chaque année de maladies directement attribuées à l'eau insalubre, à un assainissement inadéquat et à de mauvaises pratiques d'hygiène », a déclaré l’Organisation des Nations unies (ONU), en spécifiant que la demande pour cette ressource précieuse continue d'augmenter. Par exemple, environ quatre milliards de personnes dans le monde connaissent une grave pénurie d'eau pendant au moins un mois de l'année. Or, l'eau est capitale pour de nombreux aspects de la vie et il est donc important d'assurer sa protection et sa bonne gestion pour garantir à tous un accès équitable.

S’appuyant sur le rapport de l'Organisation météorologique mondiale sur le climat et l'eau, l’ONU a précisé que les risques liés à l'eau ont augmenté à un rythme alarmant. L'eau peut aussi être une solution clé au changement climatique, parce que sa gestion durable peut aider à renforcer la résilience, atténuer les impacts du changement climatique et protéger les sociétés ainsi que les écosystèmes.

« La conférence des Nations unies sur l'eau de cette année sera un moment crucial pour décider d'une action concertée pour agir et relever les grands défis liés à l'eau », a indiqué le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires économiques, Li Junhua.

Environ 190 millions d’enfants issus de dix pays africains exposés aux risques des maladies liées à l’eau

Pour attirer l’attention des gouvernements du monde entier en général et africains en particulier, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a publié, en marge de la tenue de la conférence de l’ONU sur l’eau, son rapport. Le document indique qu’environ 190 millions d’enfants vivant dans dix pays africains courent les risques extrêmement élevés en raison de la convergence de trois menaces liées à l’eau. Ces menaces sont liées à l’inadéquation des services d'approvisionnement en eau, d'assainissement, d’hygiène et aux aléas climatiques. Ce qui occasionne beaucoup de maladies en rapport avec l’eau souillée telles que la diarrhée.

« C’est au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, au Niger, au Nigeria, en Somalie et au Tchad que cette triple menace s’avère la plus grave », précise l’institution onusienne en insistant que l’Afrique de l’Ouest et centrale sont des régions du monde les plus marquées par l’insécurité hydrique et les changements climatiques. La plupart des pays les plus durement touchés, en particulier ceux se trouvant au Sahel, sont également confrontés à l’instabilité et aux conflits armés qui entravent davantage l’accès des enfants à l’eau potable et à l’assainissement.

« L’Afrique fait face à une catastrophe hydrique. Si les chocs liés à l’eau et aux changements climatiques se multiplient à l’échelle mondiale, aucun autre continent ne présente une conjugaison de risques aussi dangereuse pour les enfants », a déclaré le directeur des programmes de l’Unicef, Sanjay Wijesekera. Il a ajouté que les tempêtes et les inondations dévastatrices ainsi que les sécheresses sans précédent détruisent les installations et les habitations, contaminent les ressources en eau, génèrent des crises alimentaires et propagent les maladies, alors que les conditions actuelles sont déjà extrêmement difficiles.

« Si nous n’agissons pas de toute urgence, l’avenir pourrait être bien plus sombre encore. Car, dans ces dix pays à haut risque, près d’un tiers des enfants n’a pas accès au moins à des installations de base d’approvisionnement en eau dans leur foyer. Et, les deux tiers ne disposent pas de services de base en matière d’assainissement. Un quart des enfants n’a pas d’autre choix que de pratiquer la défécation à l’air libre. Ainsi, l’hygiène des mains est limitée en raison de l’absence d’eau et de savon dans leur foyer », conclut l’Unicef en spécifiant qu’en dehors de ce problème, il y a celui du taux élevé de mortalité infantile due à des maladies provoquées par le manque des services d’assainissement inadéquats. 

Notons que cette conférence réunira les chefs d'État et de gouvernement, les ministres et les parties prenantes de tous les secteurs œuvrant dans le cadre de l’atteinte des objectifs convenus au niveau international, notamment l'objectif de développement durable n°6 du programme 2030 des Nations unies pour un avenir plus juste. Un objectif qui vise à assurer l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène pour tous.

Rock Ngassakys
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