En marge d’une mission d’évaluation de ses équipes basées à Libreville, au Gabon, le directeur général de la Banque africaine de développement (BAD), Serge Marie N’guessan, s’est entretenu, le 28 mars, avec le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), Gilberto Da Piedade Verissimo.
Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur la coopération entre la BAD et la CEEAC, les projets intégrateurs (infrastructures, énergie, échanges commerciaux dont le taux au niveau régional demeure un des plus faibles du continent), etc.
« Nous attendons que la CEEAC joue véritablement son rôle de locomotive sur la mise en œuvre des projets intégrateurs dans la région. C’est pour cette raison que nous voulons obtenir des orientations du président de la Commission de la CEEAC sur les désidératas de l’institution », a déclaré le directeur général de la BAD pour l’Afrique centrale, le Dr Serge Marie N’guessan.
Le président de la Commission de la CEEAC s’est réjoui de la présence du directeur général de la BAD pour l'Afrique centrale dans ses locaux, déclarant: « La BAD c’est notre banque de développement. Nous lui devons les performances actuelles sur l’appui à la construction des infrastructures ».
Par ailleurs, l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo a déploré le faible taux d’échanges commerciaux entre les Etats membres de la CEEAC et condamné « l’individualisme manifeste de certains pays qui font toujours cavaliers seuls » dans la réalisation de certains projets, « oubliant que c’est l’union qui fait la force ». S’agissant du rôle « incontournable » de l’énergie, le président de la Commission s’est interrogé sur « Comment pouvons-nous développer nos économies sans énergie ? »
Abordant les questions des infrastructures de transports, le président de la Commission de la CEEAC a annoncé la tenue d’un prochain sommet des chefs d’Etat, au cours duquel un état des lieux sur les infrastructures en lien avec le Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale sera fait et de nouvelles orientations seront données pour relancer les projets bancables en vue de sauver ce qui peut encore l’être de ce Plan qui bat de l’aile depuis sa création en 2002, « avec son lot d’exigences de versement des fonds de contrepartie par les pays bénéficiaires ».
Gilberto Da Piedade Verissimo a également évoqué le projet en préparation sur la création du Fonds de compensation, de coopération et de développement des Etats ayant pour base la contribution communautaire d’intégration, le problème de gouvernance dudit fonds et les situations sécuritaires qui écument certains pays de la région.
Le directeur général, pour sa part, s’est félicité « du projet sur Fonds de compensation, de coopération et de développement des Etats membres de la CEEAC » ainsi que celui sur la gouvernance. Il a précisé que l’appui que la BAD doit apporter à la CEEAC émane des besoins émis par cette institution.
En outre, une rencontre est prévue dans un délai raisonnable entre les experts de la CEEAC et ceux de la BAD pour mieux affiner les projets de manière à ce que le concret prenne le pas sur les paroles à la grande satisfaction des deux institutions.