Infrastructures : Brazzaville attend ses tours jumelles

Mercredi, Juin 4, 2014 - 14:44

Les tours sont annoncées pour 2016. Pour convaincre les journalistes que le projet a bien démarré, Romano Villarecci, directeur adjoint de la société Franco Villarecci, initiateur de ce projet, les conduit sur le chantier où s’activent, depuis deux ans, 148 ouvriers congolais. « L’idée est de changer le visage du centre-ville de Brazzaville », confie-t-il, lors de la visite guidée du site

Franco Villarecci ? Un nom peu connu, certes, car cette entreprise spécialisée dans l’architecture en marbre ne dispose pas d’enseigne dans la capitale congolaise pour la rendre visible. Mais la société a fait ses preuves avec d’importants ouvrages de qualité déjà réalisés ici et là, au Congo. « Nous sommes intervenus dans la construction du Mémorial de Brazza, surtout en ce qui concerne les finitions en marbre, le décor et les travaux intérieurs, etc. », explique Romano Villarecci.

C’est d’abord dans ses bureaux qui jouxtent le bâtiment blanc de l’ancienne primature, sur le boulevard Denis-Sassou-N’Guesso, qu’il nous reçoit pour un briefing. Pour nous permettre de nous faire une idée des futures « tours jumelles », Romano Villarecci montre la maquette disposée dans un coin de la salle, dont l’éclairage est parfait.

Une superficie de 50 000 mètres carrés

Sur le site, en face de l’ex-Sofitel Mbamou Palace, l’entrée de la voiture soulève la poussière qui, au fil de longs mois de travaux, s’est amassée. Premier fait marquant : l’indifférence des ouvriers à notre arrivée, très affairés, les uns et les autres, à tordre un fer de 12, à déplacer des sacs de ciment, à pousser une brouette ou à suivre les instructions du chef d’équipe.

La visite commence par le niveau 1, rez-de-chaussée de l’immeuble. « Nous sommes sûrs de livrer les commerces et bureaux en juin 2015. En 2016, l’immeuble sera prêt avec ses appartements, son jardin et sa piscine prévue au cinquième niveau où s’élèveront les tours jumelles, explique Romano Villarecci. L’immeuble fera 50 mètres de hauteur, soit un R+15, sur une surface totale de 50 000 mètres carrés de planchers avec sous-sol. »

Romano Villarecci, dans un rôle qu’il semble bien maîtriser et affectionner, continue : « Il y aura en tout dix ascenseurs et des escalators. Mais nous avons prévu que les habitants des lieux disposent de leurs propres ascenseurs pour leur éviter de rencontrer ceux qui viennent pour les commerces ou les bureaux qui, eux aussi, auront des ascenseurs réservés. Le sous-sol est entièrement réservé au parking… »

Zéro accident depuis 1997 !

Au milieu des bruits de marteaux, perceuses et autres engins petits et gros, Romano souligne : « Le chantier est financé par Franco Villarecci qui a pu mobiliser des capitaux privés. » Pour réaliser un tel ouvrage, il faut en effet des moyens importants et l’entreprise n’en est pas à ses débuts même si les tours jumelles cristallisent particulièrement l’attention. Et de citer : « Dans le cadre de la municipalisation et des Grands Travaux, nous avons construit le marché moderne de Dolisie, celui de Bacongo à Brazzaville en cours, etc. »

Franco Villarecci est présent au Congo depuis 1997. « Malgré l’importance des travaux et les délais à respecter, nous n’avons pas enregistré d’accident en dix-sept ans », confie le directeur général adjoint.

En attendant « le changement de visage » annoncé…

La tour Nabemba, du haut de ses 103 mètres, continue de narguer tous les édifices de Brazzaville. À côté, on peut citer la basilique Sainte-Anne qui, longtemps encore, gardera sa place sur la majorité des timbres postes produits au Congo et ce, grâce à son architecture et son toit vert sans pareils.

Demain, la capitale du Congo sera fière de ses tours jumelles, dont on sait qu’elles frapperont l’œil du visiteur par un contenu riche et varié, un décor et un aménagement tournés vers le futur… en attendant que d’autres projets éclosent.

Jocelyn Francis Wabout
Légendes et crédits photo : 
Photo 1 : La maquette des futures Tours jumelles (© DR). Photo 2 : Romano Villarecci, directeur adjoint de la société (© Adiac).