Une coalition de gouvernements composée de la Colombie, la République démocratique du Congo (RDC), l’Equateur, le Gabon, le Mexique et la Zambie a lancé, lors de la conférence des Nations unies sur l’eau qui s’est tenue à New York, le 23 mars dernier, la plus grande initiative jamais entreprise pour restaurer les fleuves, les rivières, les lacs et les zones humides dégradées.
Le défi de l’eau douce annoncé lors de la conférence vise à restaurer 300 000 kilomètres de cours d’eau ainsi que 350 millions d’hectares de zones humides d’ici à 2030. Ce sont des écosystèmes essentiels pour faire face à l’intensification des crises de l’eau, du climat et de la nature dans le monde. Outre l’approvisionnement en eau, des écosystèmes d’eau douce en bonne santé offrent une multitude d’avantages à l’être humain et à la nature, et sont essentiels pour atténuer les changements climatiques et s’y adapter, ainsi que pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Pourtant, un tiers des zones humides de la planète a disparu au cours des cinquante dernières années, et sa disparition est toujours plus rapide que celle des forêts. Les rivières et les lacs sont les écosystèmes les plus dégradés au monde. La population de poissons qui y vivent, dont beaucoup sont vitaux pour la sécurité alimentaire des communautés, a énormément diminué.
Le sixième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, récemment publié, souligne les graves conséquences des changements climatiques sur les écosystèmes d’eau douce et met en évidence la nécessité de les protéger et de les restaurer afin de renforcer les mesures d’adaptation aux changements climatiques et de créer des sociétés, des économies et des écosystèmes résilients.
Soutenu par les gouvernements de la Colombie, de la RDC, de l’Équateur, du Gabon, du Mexique et de la Zambie, le défi de l’eau douce encourage tous les gouvernements à s’engager à atteindre des objectifs clairs dans leurs stratégies et plans d’action nationaux actualisés en matière de biodiversité, leurs contributions déterminées au niveau national et leur plan national de mise en œuvre des ODD, afin de restaurer d’urgence des écosystèmes d’eau douce en bonne santé.
Réagissant à cette initiative, la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement, Inger Andersen, a déclaré : « Des cours d’eau, des lacs et des zones humides sains sont la fondation de nos sociétés et de nos économies. Pourtant, ces écosystèmes sont régulièrement sous-évalués et négligés. C’est la raison pour laquelle l’engagement des gouvernements de la Colombie, de la République démocratique du Congo, de l’Equateur, du Gabon, du Mexique et de la Zambie est remarquable. Alors que les pays se sont engagés à restaurer un milliard d’hectares de terres, le défi de l’eau douce est une première étape cruciale pour se consacrer aux écosystèmes d’eau douce, qui en ont bien besoin».