La première édition de Brazzaville international leadership youth forum (Bilyf) a réuni, les 30 et 31 mars, environ 500 jeunes, des leaders, des innovateurs et célébrités africaines. L’événement a permis aux participants d’échanger autour des défis de développement de l’Afrique et de susciter leur implication.
Organisé par le gouvernement congolais en partenariat avec l’Union panafricaine de la jeunesse, l’Union africaine et les Nations unies, le forum Bilyf se veut l’un des grands rassemblements des jeunes du continent en vue d’impulser une dynamique participative. La rencontre vise, d’après le président du comité d’organisation de l’édition 2023, Précieux Massouemé, à créer une plateforme inclusive permettant d’aborder efficacement les défis de développement socio-économique de l’Afrique et d’encourager l’engagement participatif des jeunes dans la gouvernance, l’entrepreneuriat, le leadership et la prise de décision.
La multiplication des défis subie depuis quelques années sur le continent (la sécurité, le terrorisme, le drame migratoire, la pauvreté et la fracture numérique) et l’absence d’un cadre de dialogue intergénérationnel de ce genre ont sans doute motivé le gouvernement congolais à initier le Bilyft. Lançant les travaux du forum le 30 mars, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a exhorté les jeunes à agir « pour transformer » la République du Congo et le reste du continent.
Les préoccupations des jeunes sont presque identiques sur le continent, à savoir le chômage, la défaillance du système éducatif, l’inefficacité des programmes d’insertion socio-professionnelle, l’insécurité grandissante. Les gouvernants détiennent pourtant l’inventaire de ces divers maux qui minent la jeunesse. « Nous sommes conscients que la jeunesse constitue une couche essentielle dans l’atteinte du développement de nos pays. Il faut toujours lui donner les outils pour son épanouissement et son implication dans les organes de prises de décision », a déclaré Anatole Collinet Makosso.
Le même ton a été donné par les nombreuses figures africaines invitées à prendre la parole, à savoir l’ancienne présidente de transition de la Centrafrique, Catherine Samba Panza; l’ancienne vice-présidente de la Gambie, Fatoumata Tambajang; ainsi que des universitaires comme le professeur à l’École de droit de la Sorbonne, le Centrafricain Jean-François Akandji-Kombé; les artistes et influenceurs Youssoufa et Ben J du mouvement Bisso na Bisso… Les échanges ont également permis la convergence de vues sur les problématiques liées à l’influence des réseaux sociaux, à la culture africaine, à l’environnement.
Des innovateurs et force de la diaspora
Initié sur le thème central « Relever les défis du développement de l’Afrique » et onze sous-thèmes, le forum Bilyft vise aussi à promouvoir les jeunes talents du continent qui se distinguent dans différents domaines. Au total, sept porteurs de projets congolais et africains ont été récompensés pour leur contribution à l’innovation et au développement. Ces inventions concernent le numérique, l’agro-business, la santé, la recherche, le développement durable, la finance…
Le directeur du développement du Groupement du patronat francophone (GPF), Stéphane Tiki, est l’un des promoteurs de la culture entrepreneuriale sur le continent. Il milite pour le réseautage des chefs d’entreprise africain et l’ambition du GPF est de connecter les entreprises. L’éclosion de l’entrepreneuriat africain nécessite, selon Stéphane Tiki, la participation de la force et l’expertise de la diaspora. Ces jeunes de la diaspora détiennent, a-t- il ajouté, du savoir-faire et des ressources pour participer au développement économique de leurs pays d’origine, avec de beaux projets.