Le Centre des recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) a rendu publique, le week-end dernier, la revue dénommée « Nous n’avons plus les mains sur les finances publiques », qui répertorie quelques engagements du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre de l’exécution de la loi des finances 2022.
La revue revient sur la problématique de la rationalisation et de la qualité de la dépense publique. Dans cette étude, le CREFDL a noté que les finances publiques ont enregistré une plus-value de 1,5 milliard de dollars américains en 2022. Malheureusement, ce bénéfice tiré des performances économiques a bénéficié aux institutions et aux ministères. 1,4 milliard de dollars a été utilisé pour le fonctionnement et les rémunérations des cabinets des ministères et institutions.
Dans la liste établie par le CREFDL, il y a, entre autres, la présidence de la République qui a utilisé 270,5 millions de dollars, la Primature 52,7 millions, le Sénat 82,9 millions, et l’Assemblée nationale 18,4 millions. Le centre a également relevé quelques ministères qui gardent la main sur ces profits, notamment le ministère du Budget (40,1 millions de dollars), ceux des Sports et Loisirs (23,8 millions), des Affaires étrangères (13,7 millions) et de la Communication et Médias (9,1 millions).
Cette étude révèle, par ailleurs, que les investissements publics censés améliorer les conditions de vie de la population ont été payés à hauteur de 202,7 millions de dollars, alors que le ministère des Finances a décaissé 1,4 milliard de dollars en procédure d’urgence, soit 12% des dépenses publiques au-delà du seuil minimal requis de 10%.
Citant la Cour des comptes, le CREFDL a établi que le ministre des Finances actionne le compte général du Trésor par des simples lettres, donne ordre au gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) de procéder au décaissement des fonds, sans l’émission des ordres de paiement informatisé. De son côté, le ministre du Budget se plaint de n’avoir plus accès aux avis de débit émis par la BCC. « La situation perdure depuis 2019, constate la direction des politiques et programmation budgétaire. Une situation qui entrave la transparence dans la gestion des finances publiques », a souligné ce centre.