Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo, a présidé, le 3 avril, à Brazzaville son dernier comité du Fonds pour l’accès et le service universel des communications électroniques (Fasuce), une session bilancielle ayant en même temps dressé le portrait des localités que le Fonds connectera cette année.
Convoquée par les administrateurs du Fonds, la session dite extraordinaire a vu Léon Juste Ibombo faire ses adieux à la tête du Fasuce qu’il a présidé pendant trois années. Le conseil des ministres du 22 mars dernier a, en effet, apporté des modifications sur le décret du 3 mai 2019 qui fixe les modalités de gestion du Fasuce, se conformant « à la nécessité de confier la présidence du comité de gestion du fonds à une personnalité autre que le ministre en charge des communications électroniques ».
S’il s’est réjoui de ce que cette décision du chef de l’Etat n’altère en rien le bon fonctionnement de ce projet destiné à réduire la fracture numérique au Congo, Léon Juste Ibombo s’est aussi félicité d’un bilan encourageant bien au-delà des résultats espérés. « En trois ans d’exercice, le Fasuce a connecté 153 localités non desservies par les communications électroniques. Chaque année, environ 50 localités du Congo dites zones blanches sont connectées à la téléphonie mobile et à l’internet. Nous avons pu connecter en salles multimédias 19 établissements scolaires et universitaires », a souligné Léon Juste Ibombo.
A ce jour, le projet a amélioré la vie de 250 000 habitants sur l’ensemble du territoire national en créant une économie autour du numérique. Des chiffres alléchants, certes, mais le Fasuce a encore du chemin à faire car des centaines de localités au Congo ne sont toujours pas couvertes par les communications électroniques. « Nous avons été interpellés par les députés, les sénateurs et la population à ce sujet », a reconnu Léon Juste Ibombo.
Le comité du Fonds a, d’ailleurs, au cours de la session, dressé le portrait des localités à couvrir cette année. Bien que le nombre n’ait pas été dévoilé, les administrateurs ont annoncé des localités urgentes comme le village Koundzoulou-Miranda, dans le département du Pool, dans le district de Ngabé précisément, où se tient une belle activité agricole capable de franchir une nouvelle étape grâce aux communications électroniques. Des localités comme Kébara, dans les Plateaux, Epena dans la Likouala, figurent parmi les projets à réaliser au cours des prochains mois.
Initié par le gouvernement, le Fasuce lancé en 2020 promeut une politique d’inclusion numérique au profit des communautés rurales et d’autres couches défavorisées de la population afin qu’elles bénéficient des mêmes opportunités. A l’heure où les pouvoirs publics sont confrontés au problème de financement des zones rurales isolées et d’accès difficile par les opérateurs, ce programme administré par l'Agence de régulation des postes et des communications électroniques comme organe de gestion est une réponse concrète pour permettre à chaque Congolais d’accéder à un minimum de services de communications électroniques, voix et données, à des tarifs abordables et non discriminatoires quelle que soit sa localisation géographique.
Le projet, qui bénéficie cette année d’un financement d’environ 60 milliards FCFA du Projet d’accélération de la transformation numérique pour une durée de cinq ans, entend moderniser le cadre réglementaire des communications électroniques, connecter plus de 100 écoles et 45 bureaux de poste. Le Fasuce vise, en effet, à impacter le quotidien de plus de 2 millions de personnes, en réduisant la fracture numérique dans les zones défavorisées auprès de la population à faible revenu ou vivant avec handicap.