Les priorités de la commission économique et financière (Ecofin) du gouvernement central intègrent désormais l’impératif de la diversification économique et l’accroissement de la production nationale. Il est question d’assurer une substitution intelligente des importations par des produits locaux.
L'Ecofin a tenu sa toute première réunion sous la conduite de son nouveau président, le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Vital Kamerhe. Ce dernier a opté pour des échanges sans tabous avec la nouvelle équipe issue du dernier remaniement gouvernemental. Tous les ministères et institutions concernés, en l’occurrence les Finances, le Plan, le Commerce extérieur, le Portefeuille, l’Industrie, le Budget et la Banque centrale du Congo ont pris une part active aux discussions sur l’orientation de la politique économique au cours des prochains mois.
Si Vital Kamerhe a profité de la rencontre pour réitérer la vocation première de la commission, une structure stratégique pour le gouvernement central, surtout en cette période de fortes perturbations, il a appelé également à une meilleure impulsion de la part de ses membres. En plus de l’analyse traditionnelle des dossiers courants soumis par les ministres sectoriels, la commission doit arriver à jouer un rôle plus important en tant que centre de pilotage, unité de suivi rapprochée et cadre d’évaluation de la politique économique telle que définie dans le programme d’actions du gouvernement de la République. Pour lui, en échangeant à travers ce mécanisme, les membres de la commission peuvent bénéficier des avis éclairés de leurs collègues comme un point de filtrage technique et politique afin d’aboutir à des propositions bien ficelées à transmettre au conseil des ministres.
Et puis, il y a la grande question des priorités de la commission en cette période. Dans les orientations de la présidence, il y a les points essentiels de l’impératif de la diversification économique et l’accroissement de la production locale qui sont repris comme priorités. L’objectif est d’arriver à assurer une substitution intelligente des importations par des produits locaux. Une manière, a-t-il insisté, d’aider le pays à moins s’exposer aux chocs exogènes et d’assurer la souveraineté alimentaire. Sur ce dernier point, il faut rappeler que le Bureau de coordination humanitaire des Nations unies, après discussion avec le gouvernement, a estimé à 2,25 milliards de dollars américains le montant nécessaire pour venir en aide à quelque dix millions de Congolais en 2023.
Par ailleurs, la stabilité des prix intérieurs et la protection du pouvoir d’achat contre les aléas conjoncturels ne peuvent être négligées. Vital Kamerhe a demandé une attention particulière au climat des affaires par une meilleure incitation du secteur privé à investir. Il a suggéré une accélération de la réforme fiscale pour alléger le fardeau du secteur privé. Pour lui, un élargissement de la commission est indispensable à certains départements importants pour l’effort de production comme les mines, l’agriculture, la pêche et l’élevage.