Francophonie: le Canada limite sa contribution

Mercredi, Avril 12, 2023 - 12:25

 Le Canada va réduire de trois millions de dollars canadiens sa contribution financière à l’Organisation internationale de la Francophonie, à cause des cas de harcèlement au travail des agents révélés dans une enquête interne à l’organisation.

Selon les résultats d'une enquête interne à l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), 44% des répondants disent avoir déjà subi du harcèlement moral, plus d'un agent interrogé sur deux dit en avoir été témoin quand 9% parlent de harcèlement sexuel. Ce rapport a pour objectif de « libérer la parole » sur le harcèlement, selon l’OIF.  Les conséquences de ces révélations sont lourdes. Qualifiant les résultats de ce rapport de « troublants », la ministre canadienne des Affaires étrangères a annoncé, dans une lettre adressée à la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, réduire de trois millions de dollars canadiens sa contribution financière à l’organisation pour un an.

Oria Vande Weghe, porte-parole de l'OIF, voit dans cette décision inédite une autre raison : la non-reconduction du Canadien Geoffroi Montpetit au poste d'administrateur. « Ça ressemble vraiment à un règlement de compte. En tout cas, si Louise Mushikiwabo ne renouvelait pas le contrat de l'administrateur précédent, on a été averti de représailles. On considère qu'on est vraiment face à ces représailles », a-t-elle indiqué. Dans sa réponse à la cheffe de la diplomatie canadienne, la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, explique que l'ambassadeur du Canada à Paris lui aurait « promis des relations difficiles avec Ottawa » si elle « ne changeait pas d'avis concernant la fin de contrat de Geoffroi Montpetit ».

Elle assure également que la lutte contre le harcèlement ne doit pas être « détournée par des manœuvres personnelles », comme le défend sa porte-parole : « Ces chiffres sont préoccupants. Ce qui est sûr, c'est que la secrétaire générale actuelle est la seule secrétaire qui a voulu qu'on s'intéresse à la question. On ne peut pas reprocher à un leadership de s'attaquer à du harcèlement moral, sexuel, puis couper les contributions sur la base de résultats d'un sondage qui sert justement à s'attaquer à ce problème ».

Le Canada est le deuxième bailleur de fonds de la Francophonie. Même avec un soutien financier moindre d'Ottawa, l'organisation va continuer à fonctionner, assure encore sa porte-parole.

Noël Ndong
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