Les nombreuses ressources animales et végétales dont regorge le Bassin du Congo aiguisent l’appétit des trafiquants de plus en plus actifs. Des cadres de la République du Congo et de la République démocratique du Congo (RDC) sont réunis, depuis le 11 avril, à Brazzaville, pour tenter d’organiser la lutte contre cette criminalité transfrontalière des produits de la faune et de la flore sauvages.
Initié par la task force de l’Accord de Lusaka pour la protection des espèces sauvages en Afrique et la Fondation Grace Farms, en partenariat avec le gouvernement congolais, l’atelier de formation inter-agences pour les forces de l’ordre entend renforcer les capacités des deux Congo en matière d'enquêtes sur les crimes environnementaux. La rencontre vise aussi à faciliter les échanges d’expériences et d’informations entre les autorités congolaises et celles de la RDC.
Ce conclave devra rapprocher davantage les responsables de l'application des lois des deux pays voisins (juges, forces de l’ordre, éco-garde), mais aussi les responsables des aires protégées et de la faune sauvage. À ces participants, il faut ajouter les experts américains, kényans, tanzaniens « fortement » impliqués dans le suivi de la mise en œuvre de l’Accord de Lusaka, notamment sur la stratégie africaine de lutte contre l'exploitation illégale et le commerce illicite des espèces sauvages.
Durant quatre jours, ils vont apprendre les nouvelles méthodes de lutte contre le trafic illicite des espèces sauvages. Il s’agit des techniques spéciales d'enquête, du renseignement, de la surveillance, du partage de l'information entre les administrations, des pratiques des procédures judiciaires avec l’utilisation de l'ADN. Les échanges s’appuieront sur les législations en vigueur dans les pays concernés et leurs engagements internationaux dans ce domaine.
Cette rencontre est cruciale en raison de l’ampleur de la menace sur les écosystèmes du Bassin du Congo et de la nécessité de renforcer la collaboration et la coopération transfrontalière entre les États africains, a souligné Edward Phiri, le directeur de la task force de l’Accord de Lusaka. « Le présent atelier va favoriser la collaboration entre les organismes engagés dans la conservation et la sauvegarde des espèces fauniques et forestières. Il y a besoin de travailler ensemble dans la lutte contre cette forme de criminalité », a-t- il insisté.
Le directeur de Grace Farms Foundation des Etats-Unis, Rod Khattabi, fait partie des intervenants à la formation des responsables de l’application de la loi. Cet ancien policier américain collabore avec la task force de l’Accord de Lusaka en vue de former les forces de l’ordre et plaider en faveur de la coopération transfrontalière. « Nous avons fait des progrès durables et constants, grâce à la collaboration et au partenariat. Cela nous a permis de former et sensibiliser les autorités contre toute forme de trafic, des crimes environnementaux », a rappelé Rod Khattabi.
Cet atelier sous-régional constitue une occasion pour le gouvernement de la République du Congo de présenter les efforts accomplis et les défis qu’il compte relever en matière de répression des trafics illicites des produits de la faune et de la flore. La coopération entre les deux Congo s'avère cruciale pour pouvoir prévenir les atteintes à l'équilibre des écosystèmes, a indiqué la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo. « Le Congo a ratifié l’Accord de Lusaka en 1996 (...) Nous encourageons, pour cela, la RDC à le ratifier », a-t-elle lancé.