Après le retrait des rebelles du M23 de quelques-unes de leurs positions officiellement remises à la force est-africaine, les affrontements ont repris le 12 avril, rompant ainsi un calme fragile observé depuis plusieurs semaines au front.
Des sources civiles et sécuritaires, il appert que des hommes armés appelés localement "Wazalendo" et se présentant comme des "patriotes" en lutte contre le M23 ont attaqué, en début de matinée du 12 avril, une position rebelle à Kibumba, à environ 20 km de Goma. Il s'agirait des forces d'autodéfense populaires qui combattent, avec des moyens de bord, les rebelles du M23 qu'elles tiennent pour des usurpateurs de leur sol. Ils auraient été repoussés puis, selon les sources précitées, arrêtés par l'armée.
Les affrontements ont duré deux heures avant de se calmer, apprend-on. Pour le président du M23, Bertrand Bisimwa, qui a réagi via son compte Twitter, il ne fait l'ombre d'aucun doute qu'il s'agit de " la coalition du gouvernement de Kinshasa" qui a attaqué les forces rebelles, "en violation des résolutions de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est ".
Rappelons que le M23 s’est retiré depuis plusieurs jours de ses positions, conformément à la feuille de route adoptée mi-février par des chefs d'État de la région en marge d'un sommet de l'Union africaine, à Addis-Abeba. Un retrait controversé vu que les troupes du M23 sont restées cantonnées sur les collines à proximité, sans se replier vers leurs positions initiales comme prévu par la feuille de route de désescalade du conflit.
Entre-temps, les Forces armées de la République démocratique du Congo qui campent aux alentours continuent de veiller au grain, prêtes à dégainer à la moindre provocation, nonobstant la présence de la force neutre est-africaine déployées dans les zones jadis occupées par le M23.