Réserve de biosphère de Dimonika : la population appelée à abandonner l'orpaillage artisanal

Samedi, Avril 15, 2023 - 17:11

Au cours d'une mission de travail effectuée le 14 avril, à Dimonika, dans le district de Mvouti, par la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, la population a manifesté la volonté de cesser avec les activités qui participent à la destruction de la biosphère intégralement protégée de la localité. Elle a sollicité, par ailleurs, un appui conséquent et concret afin de lui permettre d’oublier l’orpaillage, la déforestation et le braconnage.

Faire le point des biosphères existants et étudier les moyens de protection des espèces naturelles en incluant le développement des communautés, tel a été l’objet de la mission de la ministre Arlette Soudan-Nonault dans la réserve située dans le département du Kouilou.

 L’aire protégée de Dimonika est un espace naturel très riche et important non seulement parce qu’elle possède une diversité des espèces animales, aquatiques, végétales et un sous-sol riche mais aussi du fait qu’elle est reconnue au niveau international.

Sur le terrain, le constat est désastreux. La déforestation prend de l’ampleur, la pollution de l'eau touche plusieurs cours d’eau, la multiplication des érosions se poursuit, bref, la destruction des écosystèmes bat son plein.

Se rendant compte des effets négatifs de leurs actions, les habitants de Dimonika ont, en présence des autorités préfectorales puis de l'ambassadeur de l'Allemagne qui était de la partie, émis le souhait de mettre fin aux pratiques qui détruisent et dénaturent cet espace reconnu et protégé par l'Unesco. Ces habitants qui fonctionnent souvent avec des ressortissants d'autres pays vivent essentiellement de l'orpaillage et de l'exploitation forestière. Ils ont ainsi demandé un accompagnement et une réorientation.

« Nous sommes totalement d'accord de l’arrivée de madame la ministre. Vous agissez pour notre bien puisque la protection de l'environnement est un sujet mondial et nous avons besoin de protéger le nôtre. Malheureusement, nous sommes obligés d’exploiter ce qui nous entoure pour survivre. Nous avons reçu beaucoup de promesses vaines. Nous soutenons les initiatives du président de la République à travers votre personnalité. Donnez-nous la possibilité de vivre en dehors de l'orpaillage », a indiqué un habitant.

En s'adressant à la population, le préfet du département du Kouilou, Paul Adam Dibouilou, a signifié que cette mission était attendue. Cela a permis, selon lui, au gouvernement de constater le combat que les autorités locales mènent contre les braconniers et certaines sociétés forestières. Il a rassuré les habitants des localités environnantes qu’ils devraient se faire enrôler afin de composer des groupements qui recevront des subventions. « Vous savez bien que Dimonika a beaucoup changé, nous n'avons plus la fraîcheur de l’époque. Vous déplorez le fait qu'il y a beaucoup d'étrangers qui détruisent votre réserve, nous devrons travailler ensemble pour trouver des solutions communes », a-t-il fait savoir.

A travers une attitude pédagogique, Arlette Soudan-Nonault a fait comprendre aux autorités administratives et à la population les conséquences désastreuses de leur inaction et de leurs activités. Dans le but de mettre fin à l'exploitation illégale de l'or, Arlette Soudan-Nonault a promis d'élaborer, avec d'autres partenaires, une feuille de route qui aboutira à un plan d'action devant créer des emplois alternatifs au profit de la population. Pour ce faire, les habitants devraient proposer, courant deux mois, des nouvelles activités.

« Nous allons diversifier vos sources de revenus. Vous vivez dans une zone très importante de notre pays. Ensemble, nous devrons développer l'agriculture, l'élevage, le tourisme et d'autres activités qui vous permettront de vivre aisément et d'abandonner réellement l'exploitation illégale de l'or », a conclu la ministre.

La réserve de biosphère de Dimonika est reconnue par l’Unesco depuis 1988. Elle est située dans le massif du Mayombe, dans le département du Kouilou, à 50 km de la côte Atlantique.

Rude Ngoma
Légendes et crédits photo : 
1- Les autorités observant les dégâts dans la biosphère/Adiac 2- Arlette Soudan-Nonault échangeant avec la population/Adiac
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