Souvent présenté comme un pays à cheval sur les traditions, le Japon les a un peu bousculées à la veille d’accueillir le prochain sommet du G7. Il compte inviter l’Union africaine (UA) à la réunion d’Hiroshima, en lieu et place de l’Afrique du Sud.
« Le gouvernement japonais, qui accueille le G7, a décidé pour sa version du sommet d'inviter l'Union africaine au lieu de pays africains individuels. Par conséquent, le président des Comores, qui préside actuellement l’UA, assistera aux réunions du G7 et non de l'Afrique du Sud », a annoncé la présidence sud-africaine dans un communiqué publié le 19 avril.
Ce n’est pas la première fois que le Japon plaide pour accorder plus de place à l’Afrique sur la scène internationale. En fin 2022, Tokyo avait déjà demandé à ce que l’UA soit aussi admise à siéger avec le G20, étant donné « le rôle grandissant » du continent dans l’économie mondiale.
Son point de vue concerne aussi l’attribution d’un siège pour l'Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies, plusieurs fois réclamée par le président sénégalais, et par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest. Un combat que le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a souvent salué, militant lui-aussi pour une ouverture des institutions onusiennes à l’Afrique.
Le Japon cultive, par ailleurs, ses liens avec le continent en organisant régulièrement sa Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique. Signalons que l’Afrique du Sud ne fait pas partie des sept puissances mais le groupe avait pris l’habitude de l’inviter ces dernières années.