Long d’environ 1h 59 min, le film « Adú » est une plongée dans trois histoires en provenance de Melilla, à la frontière hispano-marocaine, où des migrants risquent leurs vies pour franchir le détroit de Gibraltar.
Pour qui a lu le roman "Eldorado" de Laurent Gaudé, "Adú" apparaît comme un potentiel équivalent cinématographique en proposant d’aborder la question de l’émigration clandestine à travers des points de vue a priori opposés. Le premier étant celui d’un jeune garçon très convaincant à l’écran, Adú, interprété par Moustapha Oumarou. Une série d’événements tragiques contraignent Adú et sa grande sœur Alika à fuir le Cameroun afin de rejoindre leur père en Europe.
Le petit garçon de sept ans émeut le spectateur parce qu'il se retrouve contraint de quitter son village et de vivre des choses douloureuses dans son errance. A la recherche d'une sécurité et d'une vie meilleure, il va franchir des frontières africaines de diverses manières en compagnie d'un jeune somalien, Mossar, qui le prend sous sa protection. Le tout sous une belle musique qui accompagne ce périple éprouvant. A l’histoire d’Adú se greffent celles d’un père qui renoue avec sa fille et d’un garde-côtes rongé par la culpabilité.
Des images d'une beauté! Des acteurs magnifiques et un voyage à travers des histoires assez réelles et crédibles ; Adú se veut notamment une belle carte postale de l’Afrique, en mettant en exergue la beauté de ses paysages, sa faune sauvage, sa culture, la bravoure de son peuple, etc. Un film captivant qui se laisse regarder en découvrant également cette Afrique des réseaux, mais aussi des relations complexes entre des Européens et des Africains qui aspirent à mieux.
Tantôt accéléré, tantôt lent, le long-métrage n’impose pas de rythme et ne comble pas les attentes de spectateurs mais leur donne des clés. A chacun de faire le reste, d'assembler le puzzle, à la fin, par exemple.