La session ordinaire parlementaire ouverte en mars dernier se poursuit à l'Assemblée nationale avec l'examen et l'adoption de quelques propositions et projets de loi en souffrance. La toute dernière proposition de loi ayant requis la sanction positive des députés nationaux est celle portant sur la création d’un corps de réservistes au sein de l’armée nationale.
Adopté en première lecture lors de la plénière du 19 avril, le projet de loi portant sur la création d’un corps de réservistes fait partie de la série des réformes à introduire au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), en quête d'une nouvelle dynamique pour mieux répondre aux défis sécuritaires actuels. Cette Réserve armée de la défense (RAD), explique-t-on, est appelée à apporter un soutien temporaire aux FARDC. En tout cas, les explications fournies par ses initiateurs ont été tellement claires que les élus du peuple n'ont pas hésité à l'adopter.
Outre le fait que la RAD entend renforcer le système national de défense dans le souci de mettre fin aux agressions récurrentes auxquelles le pays est confronté, elle est également appelée à renforcer la protection de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. La RAD, qui sera placée sous l'autorité du chef de l'État, en sa qualité de commandant suprême des FARDC, permettra, par ailleurs, de renforcer l’éveil patriotique. Dans le contexte actuel où l'augmentation des effectifs de l'armée fait partie des priorités nationales, cette loi est prise à point nommé. Pour passer rapidement de cent cinquante mille à cinq cent mille hommes, il faudra compter avec l'appui de ce corps des réservistes. Cette nouvelle structure sera composée des militaires retraités, des ex-membres de services de sécurité, des volontaires civils, mais aussi des démobilisés du service militaire contractuel.
En outre, certains membres des forces d’auto-défense actifs dans certaines zones de l’Est de la RDC pourraient aussi être temporairement engagés. À ce sujet, quelques inquiétudes ont été exprimées quant à l'enrôlement de ces éléments incontrôlés dans l’armée régulière. Aussi, a-t-il été sollicité que la résolution puisse être intégrée dans la loi organique régissant le fonctionnement de l'armée. Toutefois, ne va pas intégrer la RAD qui veut étant entendu que tout requérant sera soumis, au préalable, à des conditions strictes telles que la jouissance d’une bonne moralité et n’avoir pas été condamné pour crime de guerre, crime contre l’humanité ou génocide. De plus, une formation et divers types d’entraînement seront obligatoires. Pendant la période de prestation, les membres de ce corps seront soumis à la discipline, aux lois et aux règlements militaires.
Précisons que le projet de loi instituant la RAD a été voté à l’unanimité de trois cent quatre-vingt-quatre députés ayant pris part au vote et sera transmis au Sénat pour seconde lecture.