Soudan : des ressortissants français évacués à Djibouti

Lundi, Avril 24, 2023 - 12:38

De violents combats entre l’armée soudanaise et des paramilitaires se poursuivent et ont déjà fait des centaines de morts. Plus de cent ressortissants français et d'autres nationalités évacués du Soudan ont atterri à Djibouti et une centaine d'autres arriveront prochainement, a-t-on appris dimanche.

Selon une source aéroportuaire djiboutienne, cent six personnes ont atterri en fin d'après-midi du 23 avril à Djibouti. L'opération, nommée « Sagittaire », est d'une « extrême complexité » et « peut engendrer des difficultés jusqu'au bout » dans un pays en guerre où, en outre, les « réseaux ne sont plus fonctionnels », alors qu'une géolocalisation précise des ressortissants est nécessaire, d'après certaines des sources au Quai d’Orsay et au ministère français des Armées. Quelque 150 militaires sont mobilisés, « des éléments de protection, d'autres de reconnaissance, de soutien logistique et des personnels médicaux », dans une « situation volatile », où les deux camps « continuent de faire la guerre, même pendant les trêves », selon l'état-major français.

Des opérations de reconnaissance auraient été réalisées pour « sécuriser » au maximum les itinéraires empruntés par les civils, regroupés en amont, pour se rendre à un aéroport de la région de Khartoum. Parmi les pays ayant sollicité l'aide de la France pour évacuer leurs citoyens, la source diplomatique a listé l'Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni, la Belgique, le Niger, le Maroc, l'Égypte, ou encore l'Éthiopie, sans précision sur le fait que ces ressortissants se trouvaient dans l'un des deux avions affrétés. A près plus d'une semaine de combats entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide, les personnes arrivées à l'aéroport étaient « fatiguées, tendues, mais très soulagées d'être arrivées à bon port », à en croire les sources françaises.

Elles seraient psychologiquement affaiblies par ce qu'elles ont vécu, mais dans un relativement bon état physique, alors que la nourriture, l'eau et l'énergie manquent dans la capitale Khartoum, de mêmes sources. Outre l'option aérienne, finalement écartée, les autorités françaises avaient envisagé une évacuation par voie terrestre, vu les difficultés de ravitaillement en essence notamment qu'elle aurait engendrées. Quatre avions avaient été prépositionnés depuis quelques jours à Djibouti et d'autres moyens seraient en attente au Tchad pour l'opération, d'après l'état-major. Des moyens maritimes ont aussi été déployés au large des côtés soudanaises à toutes fins utiles.

Noël Ndong
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