Voir ou revoir : « Caramel » de Nadine Labaki

Vendredi, Mai 12, 2023 - 17:01

Film franco-libanais sorti en 2007, « Caramel » peint le secret des espaces de beauté. Un lieu rempli de confidences. 

Eh oui, au-delà de la coquetterie, les espaces de beauté ce sont aussi, comme nous le savons bien, de la convivialité et des discussions autour de mille et un sujets. C’est cet état d’esprit que présente Caramel où, à Beyrouth, cinq femmes se croisent régulièrement dans un institut de beauté. Microcosme coloré, cet endroit fait rencontrer, au fil du temps, plusieurs générations qui se parlent et se confient. 

Layale est la maîtresse d'un homme marié. Elle espère encore qu'il va quitter sa femme. Nisrine est musulmane et va bientôt se marier. Mais elle n'est plus vierge et s'inquiète de la réaction de son fiancé. Rima est tourmentée par son attirance pour les femmes, en particulier cette cliente qui revient souvent se faire coiffer. Jamale est obsédée par son âge et son physique. Rose a sacrifié sa vie pour s'occuper de sa soeur âgée. Au salon, les hommes, le sexe, la maternité, la vie sociale… sont au coeur des conversations intimes et libérées de ces femmes. 

Avec un ton assez humoristique, Caramel est une métaphore de l'hypocrisie du système traditionnel oriental face au modernisme occidental dont souffrent les héroïnes. Des attentes et des frustrations qu’on ne présage pas à première vue mais qui s’avèrent être des supplices pour de nombreuses personnes. Et si certains sujets semblent très sensibles, qu’on ose en parler,  à la moindre occasion d’aisance, on est vite tenter d’exprimer ses confidences. Avec chacune son fardeau, les héroïnes du film ne se sentent pas jugées. Sans doute, elles veulent avant tout être entendues et certainement comprises. Le don d’écoute est une vertu noble qui vaut mieux que le jugement hâtif. Souvent, il aide à comprendre et à mieux aider les autres, sans les culpabiliser. 

Notons que Caramel est le premier long métrage de la Libanaise Nadine Labaki. Elle avait auparavant réalisé un court-métrage de fin d'études, 11 rue pasteur, qui obtient le prix du meilleur court-métrage à la biennale du cinéma arabe à Paris, en 1998. Elle tourne ensuite des spots publicitaires et de nombreux clips musicaux pour de célèbres chanteuses du Moyen-Orient, pour lesquels elle obtient des prix en 2002 et 2003.

Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
L’affiche du film/DR
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