Basée en France depuis quelque temps, la plasticienne congolaise Sardoine Mia sera à Brazzaville pour une exposition-peinture, le 20 mai, à la galerie Art-Brazza. Intitulée « Une palette de sensations… », cette exposition est le fruit de deux ans de recherche suite au prix Prince-Claus qu’elle avait reçu en 2021. Entretien.
Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Alors Sardoine, depuis combien de temps êtes-vous en France et quelle a été la raison de ce départ?
Sardoine Mia (S.M.) : Je suis en France depuis décembre 2021, installée de façon durable. La raison de mon départ a été stratégique parce que d'ici je peux facilement avoir accès aux autres pays européens ou à l'Asie et à l'Amérique. Ce qui m'offre une plus grande mobilité et beaucoup plus d'opportunités que depuis le Congo.
L.D.B.C. : Est-ce donc le cas depuis que vous êtes partie ? Si oui, parlez-nous de l’évolution de votre carrière artistique?
S.M. : Oui, c'est tout à fait le cas. Depuis mon arrivée, j'ai accès à du matériel de qualité à un prix plus que raisonnable, notamment grâce aux réductions accordées aux artistes déclarés. J’ai également bénéficié de subventions et j'ai exposé à Collioure, Saint-Nazaire et Paris en partenariat avec des associations et des galeries. J'arrive donc à matérialiser les objectifs pour lesquels je suis venue.
L.D.B.C. : Quel est l’apport de ce changement d’environnement sur votre créativité?
S.M. : Il est de beaucoup comme vous pourrez le voir lors de l'exposition à Brazzaville. Je travaille différemment ma technique, avec divers matériaux aussi.
L.D.B.C. : Pouvez-vous donc nous parler un peu plus largement de cette exposition ? Et pourquoi le choix de Brazzaville?
S.M. : Revenir exposer au Congo a une grande valeur sentimentale pour moi. Je n'y habite plus, mais je reviendrai toujours parce que c'est chez moi. « Une palette de sensations » est le résultat de deux ans de recherche, à la suite du Prix Prince-Claus Seed Award qui m'a été décerné en 2021. Vous y découvrirez le traitement de sujets variés, profonds comme légers, ainsi que l'évolution de ma pratique artistique. Mon processus créatif consiste à regarder le monde visible avec un imaginaire qui sédimente le réel en suspendant le temps. J'aspire à ce que mes œuvres vous touchent et vous transmettent ma vision artistique.
L.D.B.C. : Outre l’exposition, que prévoyez-vous d’autres dans votre agenda durant ce séjour à Brazzaville?
S.M. : En dehors de l'exposition, ce sera une période où je vais simplement profiter de ma famille et de mes proches.
L.D.B.C. : Nous sommes au terme de cette interview, un message particulier à ajouter?
S.M. : Juste passer le « Mbote » à tous les lecteurs et les inviter à visiter l'exposition qui sera ouverte avec entrée libre durant un mois entier, soit du 20 mai au 20 juin à la galerie Art-Brazza.