La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont présenté, le 15 mai, à Kinshasa la synthèse du rapport de leur mission d’observation électorale sur l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs.
Dans le document, les deux confessions religieuses ont révélé quelques points forts et faibles qui ont caractérisé leur opération. Parmi les points forts, la mission d’observation électorale Cénco-ECC a notamment relevé le fait que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a mené des activités de sensibilisation des candidats électeurs dans les villes et les chefs-lieux des territoires. Au nombre de points faibles, les deux confessions religieuses ont épinglé le fait que les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs n’ont pas eu lieu dans le territoire de Kwamouth (Maï-Ndombe) et dans certains centres d’inscription de Bagata (Kwilu), de Maluku (Kinshasa), de Bolobo, de Mushie et de Kutu (Maï-Ndombe), dans certains centres d’inscription de l’Équateur ainsi que les territoires de Masisi, de Rutshuru et certains coins de la province de l’Ituri.
A la suite de ce constat, la mission d’observation électorale de ces deux églises a émis certaines recommandations visant à améliorer les choses. Au gouvernement, elle a notamment demandé de publier le plan de décaissement des fonds alloués aux opérations électorales afin de rassurer le public de la tenue des élections à la date prévue ; de prendre toutes ses responsabilités afin que les compatriotes qui sont affectés par l'insécurité, en particulier dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Maindombe (territoire de Kwamouth), aient la possibilité de voter leurs dirigeants lors des scrutins attendus. Ceci constitue l'une des obligations de tout Etat. A la Centrale électorale, cette mission a recommandé de convoquer, en toute urgence, un cadre de concertation autour des problèmes majeurs qui entourent le fichier électoral, de renvoyer, avant le début de l’audit du fichier, les réponses du formulaire lui soumis par ladite mission d’observation électorale lors de sa participation aux journées portes ouvertes organisées par elle. Ces réponses, indique-t-elle, lui permettront de rassurer le public que le processus de centralisation, de nettoyage, d'adjudication, d'audit interne et d'exploitation du fichier électoral était menée avec honnêteté et précision…
La Céni est également exhortée, pour favoriser le consensus autour dudit fichier électoral, de s’en tenir au principe de l’audit externe du fichier électoral par un organisme international indépendant, avec obligation que ce dernier associe quelques experts nationaux, dans les délais convenables, en opérant des réaménagements à l'intérieur du calendrier électoral. Aussi, la Centrale électorale est appelée à publier les statistiques des enrôlés par circonscription et par centre d’inscription pour permettre au public d'avoir la traçabilité sur toutes les personnes inscrites sur leurs listes électorales respectives.
Cette mission attend, par ailleurs, de la société civile d’intensifier les activités d’éducation civique des électeurs ; de mettre en place des missions d’observation électorale effectives et professionnelles afin de contribuer à la transparence des opérations électorales. Aux partis et regroupements politiques, elle sollicite le recrutement, la formation et l’accréditation de leurs témoins et leur déploiement partout où se déroulent les opérations électorales, afin de contribuer à leur transparence. Quant aux partenaires techniques et financiers, la Cénco et l’ECC demandent notamment d’accompagner le processus de paix afin de permettre à tous les Congolais de participer au processus électoral.