Après le lancement, fin juillet 2022, d’un appel d’offres inédit pour une trentaine de blocs pétroliers et gaziers, des nouvelles intéressantes arrivent de l’Ouest de la République démocratique du Congo (RDC). Il s’agit de la mise en place d’une nouvelle plate-forme pétrolière baptisée « Magisus » par la franco-britannique Perenco, seule société productrice de brut sur l’étendue du territoire national.
Déterminée à se hisser au rang de grand pays producteur en Afrique, la RDC a lancé, le 22 juillet 2022, l’appel d’offres le plus audacieux de son histoire comprenant un total de vingt-sept blocs pétroliers et trois gaziers. A l’issue du processus, du reste très médiatisé, quelques blocs, principalement gaziers, ont été attribués dès janvier dernier à des sociétés canadiennes et américaines. Pour l’instant, toute la production pétrolière du pays, variant entre 20 000 et 25 000 barils par jour, est localisée dans la seule province du Kongo central. Des gisements off-shore et on-shore situés dans le bassin de Muanda sont exploités par la société Perenco qui a repris les anciennes concessions de Chevron en 2000. Il s’agit, d’ailleurs, de la seule société à produire et à exporter du pétrole brut provenant de ses champs matures.
Le 20 mai dernier, de nombreux invités de marque ont répondu à l’invitation de la société qui vient de lancer en grande pompe une nouvelle plateforme pétrolière, Magisus. Pour nombre d’analystes, il s’agit d’un événement important pour son impact sur les productions futures et la réduction du gaz torché. Au cours des deux dernières années, la société pétrolière s’est préparée pour lancer une campagne d’exploration et redévelopper son champ pétrolier GCO. Ce dernier comprend globalement deux puits d’exploration, treize nouveaux puits forés, deux nouvelles plateformes (Epona et Magisus) ainsi que des dizaines de kilomètres de nouveaux pipelines et câbles électriques.
Avec ces investissements massifs dans un secteur qui bénéficie aujourd’hui d’un véritable regain d’attention, la société Perenco prend un nouvel élan. Le Magisus, explique-t-elle, vise à soutenir le développement du champ GCO, à optimiser la production actuelle tout en réduisant considérablement l’empreinte carbone, et à préparer l’avenir de la valorisation du gaz off-shore. Le dernier point intéresse au plus haut point nombre de spécialistes de l’environnement d’autant plus qu’il touche la question très sensible du gaz torché. La société utilisera le Magisus comme support pour installer de la compression de gaz en vue de fermer la boucle de gaz haute pression nécessaire à la production. « Cela permettra de produire les nouveaux puits forés en 2023-2024 et de réduire considérablement le volume de gaz torché. Une réduction des émissions d’environ 120 000 tonnes de gaz carbonique par an est attendue grâce au Magisus ». Pour rappel, Perenco est spécialisée dans la reprise, la rénovation, l’adaptation et le redéveloppement de l’existant afin de valoriser les ressources.