Les travaux de la conférence régionale sur le contrôle du commerce des produits chimiques en Afrique ont été lancés, le 23 mai, à Brazzaville, par le ministre congolais du Budget, Ludovic Ngatsé. Venus de plusieurs pays africains, les participants vont tenter de définir une stratégie commune de lutte contre le trafic illicite des produits et armes chimiques sur le continent.
Initiée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et la direction générale des douanes et des droits indirects, avec le soutien de l’Union européenne et des experts américains, la conférence régionale sur l’application d’un contrôle douanier efficace sur le commerce des produits chimiques toxiques en Afrique met l’accent sur le rôle du cordon douanier en matière sécurité transfrontalière.
La rencontre des douanes africaines intervient, en effet, dans un contexte fragile marqué par la recrudescence des actes de piraterie maritime et l’insécurité transfrontalière grandissante sur le continent, notamment dans le golfe de Guinée. Le secrétaire technique de l’OIAC, Solomon Haice, a alerté sur les conséquences du conflit en cours au Soudan qui augmenteraient le risque de circulation des armes chimiques.
Entrée en vigueur le 29 avril 1997, la Convention d’interdiction des armes chimiques a permis à ce jour l’élimination de 99,4% des stocks chimiques déclarés dans le monde et nombreux États se sont engagés de détruire le reste de leurs stocks. D’après le directeur général des douanes et des droits indirects, Guenolé Mbongo Koumou, le conclave de Brazzaville est l’occasion de partager les expériences internationales et entre pays africains sur la façon d’éradiquer définitivement le trafic transfrontalier des produits chimiques toxiques.
Cette conférence devrait favoriser, a estimé Guenolé Mbongo Koumou, une coopération régionale revisitée dans un contexte d’opérationnalisation de la zone de libre-échange continentale africaine. « Les administrations douanières, en collaboration avec les autres services de sécurité et de défense, doivent mettre en lumière les efforts consentis par les pays africains vers la gestion efficace des frontières et la lutte contre la diffusion d’armes chimiques et dégager des pistes d’amélioration pour garantir une paix durable et la prospérité économique », a-t- il insisté.
À l’ouverture de la conférence qui s'achèvera le 25 mai, le ministre Ludovic Ngatsé a invité les participants et les experts étrangers à formuler des recommandations cibles, en s’appuyant sur la convention d’interdiction des armes chimiques. « Pour une meilleure efficacité des actions, les services des douanes et de maintien de l’ordre public de nos pays seront particulièrement mis à contribution pour donner corps au système de vérification qui oblige nos États à mettre à la disposition du secrétariat technique de l’OIAC des informations sur les activités illicites et toute activité licite qui contribuerait à la fabrication, au traitement, à la consommation et au transfert des produits chimiques », a déclaré Ludovic Ngatsé.
Au plan national, le pays s’est engagé à faire une stricte application du principe de désarmement; à réaliser un meilleur contrôle aux frontières et aux cordons douaniers; et à poursuivre les efforts de mettre à la disposition de la société civile toutes les informations nécessaires et disponibles au niveau de chaque pays, sur la lutte contre les armes chimiques et la non-prolifération de celles-ci.