Les banques congolaises se sont montrées résilientes en dépit de la crise qui a secoué le monde de la finance. Lors du premier colloque sur la gouvernance du secteur, tenu du 23 au 25 mai, à Brazzaville, les professionnels et dirigeants des banques ont appelé au strict respect de la règlementation au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac).
La lettre circulaire de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) de 2021 enjoint les banques congolaises ainsi que des autres pays de la sous-région à financer les activités économiques. Constituées en réseau des Spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), les banques sont appelées à souscrire aux émissions du Trésor, à contribuer au bon déroulement des émissions, à favoriser la liquidité du marché secondaire pour fournir au Trésor des conseils de qualité et des informations pertinentes en matière de politique d'émission de la dette.
La Cobac prescrit aux établissements financiers de se conformer au cahier des charges régissant leurs activités. La non-application dudit document expose, précise la lettre circulaire, la banque fautive au retrait de son agrément en qualité de SVT. Les banques doivent disposer de moyens matériels, humains et financiers adéquats et suffisants leur permettant d'intervenir sur le marché financier et avoir une organisation structurée et efficace en termes de services administratifs, comptables, techniques et de contrôle des risques.
Les établissements financiers se doivent de se doter de structures correspondant à leurs activités de front office (négociation), middle office (contrôle des risques) et back office (opérations du postmarché), a commenté le Dr Jean Paulin Itoua. Pour la dynamique de leurs activités, ils désignent en leur sein un personnel dédié à la gestion de l'activité de SVT et veillent à sa stabilité.
Initié par l’Association professionnelle des établissements de crédit du Congo (Apec), en partenariat avec le cabinet SVUS, le colloque vise à améliorer la gouvernance des établissements de crédit. « L’épineuse question des mandats sociaux des dirigeants responsables et la problématique de l’agrément n’ont pas été évoquées. Ces thèmes ont suscité des réactions, mais les intervenants ont clarifié les choses. Les subtilités mises à jour ont permis de comprendre, par exemple, la différence entre le mandat social et le contrat de travail. L’application de la lettre circulaire de la Cobac demeure plus que d’actualité », a expliqué Athanase Ngassaki, le directeur de cabinet du ministre congolais de l’Économie et des Finances.
Les participants ont, à cet effet, formulé plusieurs recommandations : l’application de la règlementation en la matière ; la mise en place d’une Charte de gouvernance d’entreprises ; la pratique de bonne gouvernance ; la bonne tenue du registre des procès-verbaux ; la formation des administrateurs appelés à exercer permanemment leurs tâches et non seulement le jour du Conseil d’administration ; la désignation de deux administrateurs indépendants ; et la délégation de pouvoir en matière de crédit.
Ce premier colloque a vu la participation du vice-gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale(BEAC), Michel Dzombala, du directeur national de la BEAC pour le Congo, Serge Dino Daniel Ngassackys, du directeur général de la Banque postale du Congo et président de l’Apec, Calixte Médard Tabangoli.