La situation sécuritaire est toujours préoccupante dans la province du Kwango, voisine de Kinshasa, où chaque jour qui passe apporte son lot de désolation.
Les affrontements entre miliciens et les éléments des forces de l'ordre et de sécurité se poursuivent, au grand désenchantement de la population locale obligée de trouver refuge dans la forêt. Les déplacements des autochtones, principales cibles de ces violences, ne comptent plus. Il est fait état, à ce jour, de plus de vingt mille personnes déplacées. Ce qui laisse entrevoir le niveau d'insécurité occasionné par les différentes attaques de la milice Mobondo sur les éléments des forces de l'ordre et de sécurité. En moins de cinq ans, ces violences nées du conflit entre Teke et Yaka ont fait, au cours du mois de mai, une trentaine de morts.
La spirale infernale de tueries ne faiblit pas. De Batshongo à Tadita en passant par Seka Malembe, Sanga, Dimpidi et Mitimitano, les morts et les blessés se comptent par dizaines. Selon le décompte effectué par les organisations locales de la société civile, il en résulte qu'à la suite de ces atrocités, plus de trois cents personnes ont perdu la vie depuis juin 2022 au territoire de Kwamouth et plus de soixante à Bagata, depuis septembre de la même année. D'où le cris d'alarme de ces associations qui déplorent “le silence et l'insensibilité” du gouvernement qu'elles invitent à prendre des mesures urgentes afin de rétablir la paix dans cette partie du territoire national.
Le vice-président du cadre de concertation de la société civile du Kwango, Symphorien Kwengo, a haussé le ton en ces termes : "Que le gouvernement s'active à imposer la paix et la sécurité dans cet espace de la province du Kwango en neutralisant la milice Mobondo, qu'il prenne également des mesures adéquates pour assurer de l’aide aux déplacés de la deuxième vague de Kwamouth se trouvant sur le sol du Kwango".
Précisons que ces violences intercommunautaires ont débuté en juin dernier sur le territoire de Kwamouth, dans la province de Maï-Ndombe, entre les Teke et les Yaka. Elles sont le résultat d'un litige lié d'un conflit foncier de longue date relatif à une redevance coutumière et à l'accès à la terre.