Le départ de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) est revenue sur la sellette à l'occasion du récent passage à Kinshasa du secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations unies (ONU) chargé du maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.
L'officiel onusien qui a planché sur la question avec les autorités congolaises, le 13 juin, n'a pas manqué de leur faire part des préoccupations des Nations unies en rapport avec le retrait de leur contingent de la République démocratique du Congo (RDC). Ce qui est évident, c'est que les deux parties ont confirmé ce retrait dans les six prochains mois, conformément au plan endossé par le Conseil de sécurité des Nations unies, lequel prévoit le départ de la Monusco à l’horizon 2024.
À six mois de cette échéance, il était question de mettre les choses au point à travers un échange constructif en vue d'aboutir à une transition efficace. Les Nations unies, qui assurent travailler pour que cette transition se fasse le plus vite possible, tiennent à ce que le processus de retrait de leur mission de maintien de paix en RDC se fasse de manière responsable. Si pour les autorités congolaises il s’agit d’une étape historique; pour la Monusco, il est question d'avoir des garanties que le pays sera laissé dans des conditions optimales de sécurité.
Jean-Pierre Lacroix est revenu sur les conditions posées par la Monusco quant à son départ pourtant déjà acté. Avant de quitter la RDC, la Monusco voudrait s'assurer notamment de la diminution du risque sécuritaire et de l'impact des activités des groupes armés, mais aussi de la montée en puissance de l'État dans les territoires sous occupation. À cela s’ajoute le processus électoral en cours dont on ne sait pas présager un atterrissage en douceur au regard des tensions déjà perspectibles. Bien plus, le processus Désarmement, démobilisation et réintégration, la protection des civils, le soutien aux capacités de l'État, notamment à la réforme du secteur de sécurité et le soutien aux efforts régionaux y compris les déploiements régionaux, sont autant des chantiers sur lesquels la Monusco - en renouvellement de mandat jusqu'à décembre - entend travailler en synergie avec le gouvernement.
À tout prendre, l'échéance de 2024 n'est qu'un repère, d'autant plus que rien n'est définitif. La Monusco partira-t-elle à l’échéance convenue ? En tout cas, Jean-Pierre Lacroix est resté évasif à ce sujet, se contentant de dire qu'il appartiendra au Conseil de sécurité d'en examiner l'éventualité.