Les immortelles chansons d’Afrique : « Divisé par deux » de Pépé Kallé

Vendredi, Juin 30, 2023 - 13:44

Eléphant de la jungle musicale congolaise, Pépé Kallé, avec des rythmes endiablés, a conquis la scène internationale. En 1992, il enregistre « Divisé par deux », un tube qui cartonne encore aujourd’hui.

Publié en France sous la bannière du label Sonodisc, « Divisé par deux » est le titre phare de l’album éponyme, référencé LP 65050. Cette belle œuvre, qui a été au cœur d’un buzz retentissant, raconte l’histoire d’un homme trahi par sa bien-aimée nommée Guigui. Dans ses jérémiades, il s’adresse à Moni, lui disant qu’il a aimé Guigui à 90 degrés ; mais elle a rabaissé cet amour à 45 degrés. De ce fait, cet amour a été divisé par deux.

« Divisé par deux, Guigui o mona wapi mbwa a kaba mokuwa ? ». Ce qui peut se dire en français « Ma chère Guigui, où as-tu vu un chien partagé un os avec un autre ? » L'artiste poursuit :« Guigui, nzambe aloba na mokili mwasi moko, mobali moko », autrement dit:  « Ma chère Guigui, Dieu avait dit une femme pour un homme ».  Il enchaîne: « Mwasi moko te na mokili a tambolaka na nzela ba koma na elongi na ye  elle est occupée », entendu: « Aucune femme dans la rue n’a écrit sur son front, femme occupée ».

Du point de vue chant, cette belle aubade débute par le solo vocal envoûtant de Pépé Kallé qui nous plonge dans le sillage d’une complainte. Dans sa façon de chanter, la voix oscille entre mélancolie et déception. Ensuite vient le chœur où les voix aigües de Blaise Matadidi et Bovi Mukoko s’allient à celle de Pépé Kallé pour un véritable bonheur auditif. La seconde partie,  introduite par la guitare solo, est un chant responsorial. La troisième partie se fonde sur un rythme Kimbwa, laissant le temps au danseur de vivre l’hystérie de son bonheur par des phases endiablées. Cet album a connu la participation de Lofombo Godes à la guitare basse, Doris Ebuya et Buingi 737 à la guitare solo, Elvis Kunku à la rythmique, Yaya Londa à la Tumba, Ghi Matope au synthétiseur. Bileku Ppasi alias Djuna Mombafu à l’animation.

Jean-Baptiste Kabasele Yampanya vint au monde le 30 décembre 1951, à Kinshasa. Il a connu une brillante carrière artistique digne d’éloges, carrière qu’il a débutée dans la chorale Saint Paul. En 1968, il a enregistré avec Papy Tex leur premier disque 45 tours, « Pardon Papy ». Dès lors, le destin des deux hommes est scellé. Ils vont par la suite intégrer le groupe «  Myosotis » en 1970. Cette année-là, ils se présentent au concours organisé par le guitariste Ebengo Dewayon sous l’étiquette « Africa Choc » et remportent le trophée du « meilleur orchestre ».  Quelque temps après, Pépé Kallé est recruté dans « Bella Bella ». Avec les conseils de l’artiste Lokassa ya Mbongo, ils ont un troisième membre, Dilu Dilumona et forment le trio « Kadima ». Sur proposition de l’artiste Seskain Molenga, le groupe prend le nom de Bakuba. Le 17 mars 1972, il devient Empire Bakuba. Après avoir sorti un album percutant dénommé «Cocktail », Pépé Kallé a quitté cette terre le 29 novembre 1998.

Frédéric Mafina
Légendes et crédits photo : 
Pépé Kallé /DR
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