Les gens : les réflexions subaquatiques de Déborah

Vendredi, Juillet 7, 2023 - 13:08

« D’abord je plonge, et je réfléchis plus tard sous l’eau si je pourrai me noyer ou pas ». En une seule phrase, Déborah Iloki Missetété vient de résumer la philosophie qui illustre son hyper activité en tous domaines, l’écriture, la mode, l’humanitaire, le tourisme... 

Il faut cocher nombre de cases pour dresser le portrait complet de cette jeune brazzavilloise de 26 ans et, puisqu’il faut un début, faire mention de ses études de gestion, filière commerce, distribution et achats.  Pas de quoi éclairer avec précision la polyvalence de tout ce qu’elle entreprend aujourd’hui, mais elle gère, à sa façon.  Déborah affectionne particulièrement les mots, ceux qu’elle lit dans les romans, ceux qu’elle écrit jusqu’aux très tard des soirées sous le nom d’emprunt de « Ecrivaine désespérée ». Rien de désespérant, surtout lorsque l’on sait que Déborah a déjà écrit un premier roman  « Bienvenue à ma rivale »,  paru aux éditions Okera, en octobre 2022, qu’elle travaille à l’écriture d’un second, « Tradition maudite »,  d’une pièce de théâtre «  Erreur d’un jour », sans compter qu’elle publie aussi sur les réseaux sociaux de nombreux récits, contes, poèmes ou qu’elle s’attèle encore à plancher sur des scenarii  de web séries. 

De l’écriture à la lecture, il n’y a évidemment qu’une seule page à tourner. Déborah l’a tournée en 2021 pour rejoindre Papa Louis, Elwin ou Diaf  et une trentaine d’autres dans Le Club de lecture et écriture (C.L.E), un cercle de passionnés. Le samedi, Déborah pose volontiers le stylo pour un chiffon, un balai, une pelle. Le C.L.E s’est donné pour mission de réhabiliter l’Espace Matsoua, une bibliothèque quasi délabrée, presque à l’abandon depuis la crise du covid, et située du côté de Bacongo, à Brazzaville. Il y reste des centaines de bouquins poussiéreux, entassés sur des étagères bancales ou à même le sol. « L’Espace Matsoua appartient à la Coopération solidarité Congo Lunéville et à l’association ATU, nous on est là pour aider, par amour et pour la culture », dit Déborah. La solidarité, elle connaît, le bénévolat aussi. L’écrivaine est aussi une jeune femme engagée, que ce soit dans l’humanitaire au bénéfice de l’Orphelinat Eliora ou dans l’environnement, pour collecter les ordures.

Parfois sans doute rêve t-elle un peu de trouver une demi-journée de libre sur son agenda. Pas si simple,  Déborah  Iloki Missetété a aussi Cisma Agency, sa propre agence de mannequinat, à gérer ; elle-même est mannequin.  Et, à la date du 11 août à venir, elle a inscrit « Soirée Elle » sur son agenda, un événement qu’elle organise au Centre culturel Zola pour valoriser la mode et l’artisanat féminin au Congo.  Déborah semble sur-vitaminée. On ne sait pas trop quand elle se repose, la question ne lui a pas été posée. Certainement pas en tout cas dans ses activités de tourisme où elle organise  des excursions sur l’île Mbamou, dans le village de Sinoa.  On ne sera pas surpris de la retrouver « sous l’eau, à réfléchir » pour honorer son agenda et y noircir quelques nouvelles idées, puisque rien n’arrête l’écrivaine désespérée.

 

Philippe Édouard
Légendes et crédits photo : 
Déborah et ses multiples activités/Adiac
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