Crise sécuritaire à l'Est: aucune perspective de négociation avec le M23

Samedi, Juillet 8, 2023 - 11:49

La visite éclair du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, le 5 juillet à Kinshasa, a été mise à profit pour consolider la coopération bilatérale entre la République démocratique du Congo (RDC) et l'Afrique du Sud. L'occasion a été donnée à Félix Tshisekedi et à son hôte de passer en revue les problèmes sécuritaires de la région avec, en filigrane, l'agression dont est victime la RDC de la part du Rwanda.

Après avoir fait l'objet d'un entretien en tête-à-tête, la question de l'agression de la RDC par le Rwanda via le M23 a été relancée lors du point de presse que les deux chefs d'État ont animé à la fin de leurs échanges. Selon le président sud-africain, il s’agit d’un conflit d’agression au niveau de la sous-région. "La SADC et toutes les organisations sous-régionales doivent s’impliquer pour trouver un cadre de négociation", a-t-il indiqué, avant de marteler sur un ton sévère : « Nous, en tant que continent, n’avons pas besoin de conflit ».

Pour sa part, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, sans embages, a décliné toute offre de négociations avec le M23, bras séculier du Rwanda dans l'agression que subit la RDC. "Il est de notoriété publique que le Rwanda soutient le M23 malgré ses dénégations et les différents rapports documentés d'experts des Nations unies ; ce pays vit de cette guerre d'agression de la RDC pour alimenter son économie ", a-t-il déclaré. Le chef de l'Etat congolais a ajouté que la stratégie du Rwanda consiste, d'un côté, à pousser la RDC à négocier avec le mouvement rebelle du M23, et, de l'autre, à créer une dissidence en réserve pour poursuivre avec une guerre de prédation vitale au bénéfice de son économie. Pour toutes ces raisons, a-t-il conclu, son pays ne peut pas négocier "avec des gens qui agissent par procuration".

Intervenant, par ailleurs, sur la question de la force sous régionale de la SADC, le président Félix Tshisekedi s'est montré optimiste quant à la capacité de ses troupes à donner des résultats probants sur le terrain des opérations. Dans les semaines à venir, on en saura plus aussi sur le projet de déploiement des troupes de la SADC, la communauté d'Afrique australe, dont font partie les deux pays. Un sommet de la troïka de l'organisation sous régionale est prévu sur la question mi-août. "Pour l'instant, cette force reste en attente", a affirmé Félix Tshisekedi, le temps de voir l’évolution de la force Est-africaine. "Mais le jour où nous nous déciderons, nous adresserons notre quitus à la SADC qui pourra intervenir à tout moment", a-t-il ajouté.

Alain Diasso
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