Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a officiellement annoncé, le 6 juillet, aux représentants des confessions religieuses, l’augmentation du prix du carburant à la pompe, notamment l’essence, à compter du 15 juillet. Un message bien capté par les hommes d’églises qui entendent le relayer auprès de leurs fidèles.
La série de rencontres du chef du gouvernement avec la société civile s’est poursuivie, le 6 juillet, au Palais des congrès de Brazzaville, en recevant cette fois-ci les responsables des églises. « C’est une communication qui a vraiment attiré notre attention, nous pensons que les objectifs poursuivis par notre gouvernement sont bien louables, et nous, en tant qu’hommes d’églises, nous devrons faire le relais au niveau de la base pour préparer la population parce que notre avenir en dépend. Le gouvernement est en train de travailler dans le sens d’améliorer tant soit peu les conditions de vie de la population congolaise », a souligné le coordonnateur du conservatoire de Brazzaville 1 de l’Eglise évangélique du Congo, le pasteur Caleb, précisant que les hommes de Dieu ont le devoir de conscientiser la population.
Selon lui, le gouvernement a démontré, à travers les rencontres qu’il a eues avec les différents acteurs, comment les politiques mises en exergue préconisent les mesures d’accompagnement. Il a, par exemple, rappelé que l’augmentation du prix du carburant à hauteur de 5% a permis d’améliorer les conditions de circulation dans les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire. « Nous avons dit au gouvernement que nous devons poursuivre les discussions ensemble, parce qu’il fallait augmenter les prix du super et du gasoil au même moment pour ne pas surprendre la population. Le chef du gouvernement nous a rassurés que ses portes sont largement ouvertes pour poursuivre les discussions et apporter les suggestions y relatives », a conclu le pasteur Caleb.
Le président du Conseil supérieur des églises de réveil du Congo (Coserco), le pasteur Germain Loubota, a reconnu que les mesures consistant à augmenter le prix du carburant à la pompe et peut-être l’électricité et l’eau sont nécessaires. Il a, cependant, suggéré aux pouvoirs publics de réduire le train de vie de l’Etat. « Comment faire face à ces mesures alors que nous savons que l’augmentation de ces produits risque de créer un déséquilibre dans les ménages ? La population risque ne pas être à la hauteur de faire face à leur quotidien. Ce sont des mesures difficiles à prendre mais nécessaires. On ne parle pas encore de l’augmentation des revenus, nous pensons qu’on peut aussi faire une purge auprès de certains cadres qui ont des salaires les plus élevés. Le vœu du gouvernement est que nous puissions assurer le relais dans l’explication, l’éducation, la sensibilisation de la population pour que ces mesures soient d’abord comprises et acceptées », a-t-il suggéré.
Il a, par ailleurs, souhaité que le gouvernement puisse se rapprocher des autres pays de la sous-région qui ont pris ces mesures avant le Congo. « Les confessions religieuses vont s’organiser, se concerter pour voir quelle réponse, surtout spirituelle, qu’il va falloir donner à ce problème à côté de la prière. Si nous pouvons prier, Dieu certainement agira et permettra que des solutions puissent être trouvées pour accompagner ces mesures », a esperé Germain Loubota.