L’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2CD) s’inquiète des effets inflationnistes de la récente hausse de 30% du prix du super à la pompe, six mois après l’augmentation (5%) des prix du gazole et de l’essence. Dans une note de position, l’Observatoire a demandé au gouvernement d’ouvrir de larges consultations avant d’instaurer un mécanisme de soutien aux couches sociales vulnérables.
Pour essayer de limiter les effets néfastes de la hausse des prix de carburants sur le panier de la ménagère, l’O2CD recommande la réalisation d’une étude multisectorielle sur l’impact des effets inflationnistes de la hausse des prix des carburants à la pompe avec l’implication de toutes les parties prenantes, notamment les pouvoirs publics, le patronat et les associations des consommateurs.
L’une des principales mesures d’accompagnement, d’après Mermans Babounga Ngondo, le secrétaire exécutif de l’O2CD, consiste à instituer un impôt de solidarité de 35% prélevé sur toutes les indemnités des citoyens nommés à de hautes fonctions civiles et militaires d’un côté et ceux assumant des fonctions et des mandats politiques de l'autre. Il a également insisté sur la surveillance « rigoureuse » du marché et l’opérationnalisation du Conseil national de la consommation et de l’Autorité nationale de la concurrence.
La même source a suggéré l’évaluation du plan de résilience du gouvernement et de l’arrêté sur le blocage des prix. « Ces augmentations résultent non pas des exigences du Fonds monétaire international (FMI), mais plutôt des mesures convenues entre le gouvernement et le FMI dans l’accord de facilité élargie de crédit. Depuis 2020, l’Observatoire congolais des droits des consommateurs ne perçoit pas encore la volonté du gouvernement d’engager une étude multisectorielle (…) », a rappelé Mermans Babounga Ngondo.
En rappel, la première augmentation de 5% des prix de carburants à la pompe a été opérée en janvier avant la récente de 30% du prix du super passant de 625 FCFA le litre à 775 FCFA. L’arrêté sur ce nouveau prix a été signé conjointement, le 30 juin dernier, par les ministres en charge du Commerce, des Hydrocarbures, des Finances et celui du Budget, le 30 juin, avec une prise d’effet dès le 1er juillet.
Pour cette organisation de la société civile, l’étude multisectorielle au sujet des effets inflationnistes permettrait d’orienter la vision prospective sur la hausse des prix des carburants à la pompe, y compris de projeter les tendances des prix des produits de grande consommation et les ressorts à actionner pour renforcer la résilience des ménages vulnérables.