Mise en œuvre des Objectifs de développement durable : l’Afrique a besoin de 1 600 milliards dollars de financement pour l’année 2023

Lundi, Juillet 17, 2023 - 16:30

Inquiète du fait que le continent africain connaît un déficit de l’ordre de cent quatre-vingt-quatorze milliards de dollars par an pour le financement des Objectifs de développement durable (ODD) 2023, l’Organisation de coopération et de développement (Ocde) a publié le weekend dernier, un rapport sur la question.

Selon ce rapport, le continent africain a besoin de financements supplémentaires à hauteur de cent quatre vingt quatorze milliards de dollars par an pour atteindre les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. 

« Cela constitue un déficit annuel qui équivaut à 7% du produit intérieur brut (Pib) de l’Afrique et 34% de ses investissements pour l’année 2021 », souligne, le rapport. 
 
D’après le document, les économies africaines disposent de formidables atouts pour combler le déficit de financement des ODD du continent. Parmi ces atouts figure, la croissance du Produit intérieur brut (Pib) réel qui devrait revenir aux niveaux pré-pandémie à 3.7% en 2023, le deuxième taux le plus élevé au monde après l’Asie en développement et devant l’Amérique latine et les Caraïbes qui a 1.6%. La croissance est estimée à 4.9% en Afrique de l’Est, 4.3% en Afrique centrale, 4% en Afrique du Nord, 3.8% en Afrique de l’Ouest et 1.4% en Afrique australe. L’autre atout du continent est que, la proportion de jeunes africains diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ou de l’enseignement supérieur pourrait atteindre 34% d’ici 2040, contre 23% en 2020 et 18% en 2010. « La population africaine est en outre la plus jeune de tous les continents avec, selon le rapport, un âge médian de 19 ans, contre 30 pour l’Amérique latine et les Caraïbes. 31 pour l’Asie en développement et 42 pour l’Europe" précise encore le rapport.
 
Parlant des avantages qu’engrange les ressources naturelles en Afrique, l’enquête souligne que, les ressources naturelles constituent des atouts inestimables pour les économies africaines. Car, le capital naturel représente 19% des ressources totales du continent, contre 7% pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 3% pour l’Asie en développement. « De 2011 à 2020, le stockage de carbone des forêts africaines a augmenté de 11.6 millions de kilotonnes d’équivalent CO2, alors qu’il diminuait de 13 millions de kilotonnes dans celles des autres régions du monde », précise le rapport, en ajoutant que, les ressources financières intérieures de l’Afrique recèlent, elles aussi, un formidable potentiel pour le développement durable. D’autant plus, les recettes publiques nationales s’élevaient à quatre cent soixante été six milliards de dollars en 2021, soit 17 % du PIB, et les actifs détenus par les investisseurs institutionnels africains étaient à mille huit cent milliards de dollars en 2020, soit 73 % du PIB. 

« Durant la pandémie de Covid-19 en 2020-2021, les investissements directs étrangers intra-africains se sont montrés trois fois plus résilients que ceux en provenance de l’extérieur du continent, stimulant la croissance dans le secteur des énergies renouvelables et des technologies de l’information et de la communication », spécifie encore le rapport.

Des nouvelles pistes pour accélérer les investissements durables sur le continent 

Tenant compte d'une évaluation complète des sources de financement de l'Afrique, le rapport de l’Ocde a proposé plusieurs priorités aux gouvernements africains et à leurs partenaires pour améliorer la confiance des investisseurs et accélérer les investissements durables sur le continent.  Parmi ces priorités, il est souligné que les institutions statistiques nationales africaines devraient fournir davantage de données, et de meilleure qualité pour l'évaluation des risques par pays. De même, les agences de promotion des investissements et les régulateurs devraient fournir d’avantage d’informations détaillées et actualisées, dans des formats harmonisés et faciles d’accès.
 
Pour l’Ocde, la communauté internationale devrait consacrer davantage de ressources à l’augmentation de la capitalisation des cent deux institutions africaines de financement du développement afin de renforcer leur rôle d'intermédiaires entre financeurs internationaux et projets locaux, en particulier pour l'adaptation au changement climatique. Car, les gouvernements africains et les organisations régionales devraient accélérer la mise en œuvre des initiatives transfrontalières telles que, les corridors de développement et l'infrastructure numérique afin de réduire la fragmentation des marchés et apporter un soutien ciblé aux petites et moyennes entreprises en mettant en place un suivi actif de la mise en œuvre du protocole d'investissement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). 

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