Environnement : l’érosion des sols accentue la pauvreté sur la planète

Jeudi, Juillet 20, 2023 - 15:45

La planète connaît un dangereux déclin de la nature. Un million d’espèces sont menacées d’extinction, les sols deviennent infertiles et les sources d’eau se tarissent. Le cadre mondial pour la biodiversité, adopté par les dirigeants mondiaux en décembre 2022, a pour objectif de stopper et d’inverser la perte de la nature d’ici à 2030.

Pour s’attaquer aux causes de la crise de la nature, les Nations unies par le biais du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) collabore avec ses partenaires afin de prendre des mesures dans les paysages terrestres et marins, de transformer les systèmes alimentaires et de combler le déficit de financement pour la nature.

La survie de l’humanité dépend des écosystèmes, tels que les forêts, les zones humides et les cours d’eau. Ils fournissent de l’eau propre, abritent des animaux, comme les abeilles, essentiels à la production alimentaire, et jouent un rôle clé  dans la lutte contre la crise climatique. Mais partout dans le monde, les paysages se dégradent à un rythme alarmant, ce qui, tout en poussant un million d’espèces vers l’extinction, a des conséquences économiques de plus en plus lourdes, y compris pour le secteur agricole. En Europe, par exemple, l’érosion des sols affecte 12 millions d’hectares de terres, soit environ 7 % de l’ensemble des terres agricoles, et coûte aux agriculteurs 1.25 milliard d’euros par an en perte de productivité, selon les données de l’Union européenne.

Environ 80% des terres arables de la planète sont touchées par au moins une forme de dégradation, telle que l’aridité, le déclin de la végétation, la salinisation des sols et la perte de carbone du sol. A elle seule, l’érosion des sols touche environ un cinquième des terres agricoles dans le monde et on estime qu’elle a augmenté de 2,5 % entre 2001 et 2012, principalement en raison de la déforestation et de l'expansion des terres cultivées.

La dégradation des sols a déjà des conséquences négatives sur 3,2 milliards de personnes, soit 40 % de la population mondiale. Selon les projections, la dégradation des sols pourrait réduire la productivité alimentaire mondiale de 12 %, entraînant une hausse des prix des denrées alimentaires pouvant aller jusqu'à 30 % d’ici 2040. La restauration de la fertilité et de la structure des sols peut se faire de plusieurs manières, notamment par la rotation des cultures, l’épandage de matières organiques et la pratique d'une agriculture à labour minimal ou nul.

La restauration de la fertilité et de la structure du sol peut se faire de plusieurs manières, notamment par la rotation des cultures, l'épandage de matières organiques et la pratique d'une agriculture à labour minimal ou nul. Un excellent exemple de ce type de travail nous vient d’Afrique, où à proximité de la région semi-aride du désert du Sahara, 11 pays construisent ce qui est devenu la Grande muraille verte,  un ruban de végétation à l’échelle du continent. En de nombreux endroits, cette barrière contribue à freiner l’avancée du désert, ce qui, espèrent les Etats, permettra de renforcer la sécurité alimentaire, de lutter contre la pauvreté et de promouvoir la paix.

L’Assemblée générale des Nations unies a déclaré les années 2021 à 2030 « Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes ». Dirigée par le PNUE et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, avec le soutien de partenaires, elle est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à redonner vie à des milliards d’hectares d’écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l’action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers nécessaires pour intensifier massivement la restauration.

Boris Kharl Ebaka
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