C'est, en tout cas, ce qui transparaît du dernier arrêté interministériel fixant les mécanismes de mobilisation des fonds destinés au paiement des pertes et manque à gagner des entreprises pétrolières.
L'arrêté signé le samedi 5 août par les ministres de l'Economie, des Finances et des Hydrocarbures, est un signal fort que vient de lancer l'exécutif national aux sociétés pétrolières qui traversent actuellement une mauvaise passe. Incapables d'assurer ces derniers jours un approvisionnement continu en carburant notamment dans la zone ouest comprenant Kinshasa, ces sociétés ne savaient plus à quel saint se vouer. Jusqu'à la veille de la publication de l'arrêté sus évoqué, la tendance était à l'asphyxie, voire à la faillite d'autant plus qu'elles ne savaient pas recouvrer leurs créances auprès du gouvernement. La dette dont le paiement était attendu désespérément avait atteint un niveau très élevé, bloquant ainsi tout le système et empêchant lesdites sociétés d'obtenir suffisamment de stocks auprès des fournisseurs. Le paiement ainsi décidé par le gouvernement via cet arrêté interministériel correspond donc à un remboursement d'une dette accumulée. Le montage financier qui en découle complète une partie des fonds dont le décaissement avait déjà été décidé au bénéfice des pétroliers.
Aussi, pour prévenir une rareté du carburant sur le marché aux conséquences désastreuses, le gouvernement a-t-il anticipé en décidant d'entamer le paiement des pertes et manque à gagner des sociétés pétrolières à la suite de la politique de subvention du prix du carburant à la pompe. Autrement dit, une bonne partie du coût du litre de carburant à la pompe sera désormais prise en charge par le gouvernement pour préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Cette mesure permet de maintenir les prix d'autres produits et services susceptibles de subir les répercussions du coût du carburant. Le gouvernement prévoit, par ailleurs, de s'appuyer sur les opérateurs pétroliers pour tenter de garder stable la monnaie nationale face au dollar américain en mettant en place des guichets spéciaux. Ce mécanisme sera étudié par la gouverneure de la Banque centrale du Congo et le ministre des Finances, a-t-on appris.