Le président du Groupement d’intérêt économique pour le service commun d’entretien des voies navigables (GIE-SCEVN) pour la République du Congo et la République centrafricaine, Hilaire Yabada, a invité le 22 août à Brazzaville les armateurs privés ainsi que d’autres usagers à payer régulièrement la redevance fluviale perçue sur le tonnage des cargaisons transportées par voie d’eau.
Le président du GIE-SCEVN s’exprimait à l’ouverture des travaux de l’assemblée générale bilancielle de cette structure qui se tient dans la capitale congolaise les 22 et 23 août. Selon Hilaire Yabada, ces assises se tiennent dans un contexte particulièrement difficile marqué depuis 2020 par la pandémie de Covid-19 qui a profondément impacté l’économie mondiale dont celle des deux pays. A cela s’ajoutent les conséquences de la guerre opposant la Russie à l’Ukraine, notamment la rareté des produits pétroliers sur le marché international et la cherté de la vie. Ce qui aura des répercussions non négligeables, a-t-il prévenu, sur les finances du service qui ne dépend uniquement que de la redevance fluviale. « C’est l’occasion pour nous de nous inviter, représentants des administrations publiques des deux Etats, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que ces redevances, peu soient-elles, soient recouvrées auprès des utilisateurs des voies fluviales dont les armateurs privés s’abstiennent à ne pas faire. Je lance un appel à ces derniers à comprendre que tant que le GIE-SCEVN ne travaille pas, eux aussi ne pourront pas naviguer dans des conditions optimales de toute sécurité et de sureté », a invité Hilaire Yabada.
Premières ressources du GIE-SCEVN, les redevances fluviales ne permettent pas de couvrir toutes les tâches. Elles sont perçues sur tous les frets empruntant les voies d’eau, notamment une bonne partie du fleuve Congo, la Sangha et l’Oubangui. C’est ainsi qu’il a exhorté les gouvernements centrafricain et congolais à soutenir les efforts inlassables de la coordination et de la représentation du service afin de lui donner les moyens nécessaires d’accomplir ses missions avec dextérité. Ainsi, chaque délégation devrait être la fidèle porte-voix auprès des autorités de son pays.
Doter le GIE-SCEVN des moyens de répression
S’agissant de l’assemblée générale, équivalent du conseil d’administration, les participants vont se prononcer sur quatre affaires dont l’examen et l’approbation des Etats financiers au 31 décembre 2022, ainsi que le diagnostic des résultats provisoires au 30 juin 2023. Les administrateurs examineront aussi le projet d’avenant à la Convention collective du service afin d’autoriser la coordination à mettre en musique ce contrat social interne avec les institutions juridiques nationaux. Ils suivront, enfin, le point d’information sur le Projet régional d’amélioration des corridors en Afrique centrale (Pracac), adopté récemment par le conseil d’administration de la Banque mondiale. Cela en attendant la signature de la convention de financement par les autorités des deux Etats.
Le coordonnateur du GIE-SCEVN, Alexis Dekoïsset a, de son côté, rappelé que cette structure est ce qui est l’Asecna dans les aérodromes et le fonds routier sur la route. Mais, à la différence de ces deux dernières, le GIE-SCEVN ne dispose pas de moyens de répression. Une option qui est actuellement en discussions au niveau du ministère en charge des Transports en Centrafrique et celui de l’Economie fluviale au Congo.
Créé depuis les années 70, le service commun d’entretien des voies navigables est, d’après Hilaire Yabada, un exemple de coopération sud-sud bien réussi. Il a, entre autres missions, l’entretien et surtout le balisage du corridor fluvial inter-Etats de la République du Congo et de la République centrafricaine. Il a permis, depuis sa création, aux unités fluviales d’avoir une route fluviale sécurisée et garantie malgré l’unique et la faible ressource qui est la redevance fluviale.