L'Agence congolaise pour l'emploi (ACPE) a multiplié des rencontres avec les organisations patronales pour essayer de répondre aux demandeurs d’emploi. Avec les discussions entamées début août avec le patronat congolais, l’agence espère faciliter les stages en entreprise et l’embauche des jeunes qualifiés.
Les discussions entre le patronat et le service public de l’emploi pourraient déboucher à la création d’une commission chargée de valider les dossiers des demandeurs d’emploi. Pour peaufiner sa stratégie d’insertion professionnelle, le directeur général de l’ACPE, Wilfrid Bitsy, a rencontré tour à tour les représentants de l'Union nationale des opérateurs économiques du Congo, de la Confédération générale du patronat du Congo, l’Union patronale et interprofessionnelle ainsi que des syndicats des commerçants, des transporteurs et des boulangers.
L’objectif de ces pourparlers est de profiler une « réunion tripartite » entre le ministère de la Formation qualifiante et de l'Emploi, les organisations patronales et l'ACPE. « Les emplois dans ces secteurs peuvent être d’une certaine précarité, mais nous avons discuté avec le patronat pour essayer de sécuriser les emplois et les rendre décents », a indiqué Wilfrid Bitsy.
L’ACPE ne veut négliger aucun secteur, à l’instar du commerce qui est le secteur plus représentatif mais précaire en termes d’emploi. Le syndicat des commerçants et l’ACPE ont convenu d’œuvrer ensemble pour l’employabilité des jeunes, en mettant l’accent sur la valorisation des compétences congolaises et l'amélioration du climat des affaires. « Nous avons besoin d’embaucher. Mais les difficultés économiques font que nous ne pouvons pas recruter ces jeunes pour les former », a justifié Aboubacar Siema, le secrétaire général du syndicat des commerçants du Congo.
Le chômage des jeunes demeure un défi pressant en République du Congo, en dépit de nombreuses initiatives engagées par les autorités au cours des dernières années. La réforme du service public de l’emploi avec l’éclatement de l’ex-Office national de l’emploi et de la main-d’œuvre en deux entités, l’ACPE et le Fonds national d’appui à l’emploi et l’apprentissage(Fonea), n’a pas permis à ce jour d’obtenir les résultats escomptés.
Cette réforme du marché du travail entamée depuis 2018, grâce au soutien de l’Expertise France et de Pôle emploi, a réparti les tâches entre les deux entités. Si l’ACPE joue l’intermédiaire entre le demandeur d'emploi et le futur employeur, le Fonea par contre se charge d’encadrer puis financer l’auto-emploi pour les jeunes porteurs de projet de création d’entreprise. Cette solution a été proposée à l’issue d’une enquête menée durant la même année à Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie.
Un autre volet de la réforme du marché du travail concerne la production régulière des statistiques de l’emploi (le taux de chômage, l'emploi disponible, les filières concernées). La réforme ne semble pas avancer dans ce domaine.