Sept cadres de l'élevage s’imprègnent depuis deux semaines des techniques de l'insémination artificielle consistant à introduire les spermes d'un terreau dans l'utérus d'une vache. Ce croisement de deux races permettra au Congo de produire des vaches laitières et de la viande de qualité.
La formation en techniques d’insémination artificielle des vaches se poursuit au Centre d’appui technique bovin (CATB) de Mpassa (district de Mindouli), dans le département du Pool, où des médias ont été invités, le 14 septembre, à assister à quelques démonstrations. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui au développement de l’agriculture commerciale (Pdac), financé par le groupe de la Banque mondiale à hauteur 100 millions de dollars (environ 60 milliards FCFA).
Au total, sept apprenants participent à cette phase expérimentale d’insémination artificielle auprès de l’expert français, Christian Cornu. Le formateur et l’équipe d’éleveurs congolais ont synchronisé une quarantaine de vaches recueillies dans des sites à Boundji (Cuvette), de la Bouenza et du Pool. « A l’aide d’une tube appelée pistolet, les semences du taureau qu'on a prélevées sont déposées dans l'utérus de la vache. Ces semences sont très particulières dans la mesure où elles sont issues de taureaux qui ont été contrôlés génétiquement, c'est à dire qu'on a une connaissance de l'amélioration génétique apportées au niveau des vaches », a détaillé Christian Cornu.
Le formateur s’est du déroulement de la phase pilote d’insémination artificielle des vaches et l’implication des éleveurs précédemment formés à l’école inter-Etats des sciences vétérinaires et de médecine de Dakar (Sénégal). L’équipe reste mobilisée au CATB de Mpassa pour suivre le cycle des vaches devant durer trois semaines avant la période de gestion de neuf mois. Pour une telle opération d’insémination artificielle, l’équipe d’éleveurs peut espérer 60% de taux de réussite, soit 20 à 25 gestations.
Après cette session de renforcement des capacités, les sept bénéficiaires seront déployés dans le pays afin de former les éleveurs locaux. L’un des bénéficiaires, Célestin Matongo, est prêt à partager son expérience aux autres producteurs. L’insémination artificielle est une technique simple qui se réalise de manière simultanée le même jour, explique cet éleveur. Mieux, après neuf mois, les vaches mettent bas en même temps. Un autre avantage est que chaque vache peut produire trois litres de lait.
Il faut rappeler que la pratique d’insémination artificielle des vaches n’est pas une nouveauté dans l’élevage au Congo. Elle a déjà été employée par le passé, notamment dans le CATB de Mpassa. Dans le but de pérenniser les acquis de cette nouvelle phase expérimentale, le Pdac a prévu la création d’un centre national d’insémination artificielle sous tutelle du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. A en croire le responsable de renforcement des capacités et de réformes institutionnelles au Pdac, Sylvestre Boudzoumou, le futur centre est en cours de construction à Kombé, dans le 8ème arrondissement de Brazzaville, et sera ouvert après la formation de dix experts congolais.
La mise en œuvre de la composante 3.1 sur le renforcement des capacités institutionnelles devra s’achever avant décembre prochain, l’échéance de la clôture du Pdac. « L’opérationnalisation du centre de national d'insémination artificielle relève de la décision des autorités de tutelle, qui vont mettre le cadre juridique et désigner les animateurs. Mais je pense que ceux qui sont en train d'apprendre au CATB de Mpassa sont mieux placés pour animer le futur centre », a estimé Sylvestre Boudzoumou.