Les établissements scolaires privés algériens sont sommés de ne plus enseigner les programmes scolaires français, sous peine de sanction.
Les autorités algériennes ont demandé aux responsables des établissements scolaires privés de ne plus enseigner le programme français aux élèves, sous peine de sanctions, rapportent les quotidiens français Le Figaro et Le Monde. Ces écoles privées avaient l’habitude d’enseigner à la fois le programme algérien et le programme français, ce qui était jusque-là toléré par l’État algérien, et permettaient notamment aux élèves de se présenter aux examens français officiels, comme le brevet. Selon Le Figaro, il est désormais interdit d’utiliser des manuels, autres que ceux prévus par l’État algérien. Par ailleurs, 22 écoles privées qui possédaient le label délivré par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) rattaché au ministère français des affaires étrangères – Label FrancÉducation – ont été sommées de se retirer de ce label, sous peine de poursuites pénales, rapportent les deux quotidiens.
Cette nouvelle politique est vécue comme une double peine pour certaines familles qui espéraient que leurs enfants passent des examens français. Elle coïncide avec la réforme française du Centre national d’enseignement à distance (Cnued) qui ne permet plus depuis cette rentrée aux Algériens de s’y inscrire et passer le bac français, voie d’accès à Parcoursup. En 2021, une grave crise diplomatique avait suivi les propos d’Emmanuel Macron sur le « système politico-militaire » algérien. Bien que des signes de réchauffement aient eu lieu depuis, notamment avec la visite du président français , Emmanuel Macron , à Alger en 2022, les relations entre Alger et Paris semblent être en dents de scie.
S’il est difficile d’attribuer cette nouvelle politique algérienne, en matière d’enseignement français aux tensions entre les deux pays, les deux quotidiens rapportent que certaines écoles privées privilégiaient l’enseignement français à l’enseignement algérien, des élèves parlant parfois même mieux français qu’arabe. Malgré tout, la langue française continue d’être enseignée à raison de 5 heures par semaine, mais l’anglais concurrence de plus en plus cette langue encore rattachée à l’histoire coloniale.