Résilience climatique : des réformes ‘‘plus ambitieuses’’ pour éviter les pertes économiques

Lundi, Octobre 9, 2023 - 18:11

Les effets du changement climatique sont déjà perceptibles au Congo, avec des inondations et fortes chaleurs qui affectent la productivité locale. Dans un rapport pays sur le climat et le développement, dévoilé ce 9 octobre, à Brazzaville, la Banque mondiale suggère des pistes de solutions allant du renforcement des infrastructures et des services sociaux à la diversification économique.  

Le rapport sur le climat et le développement, une première étude du genre consacrée au Congo, alerte sur les dommages physiques et humains que pourrait engendrer le réchauffement climatique. Selon Nabil Chaherli, l’un des auteurs du rapport, l’objectif de l’étude est d’aider le Congo à renforcer sa capacité à s’adapter aux enjeux climatiques, en hiérarchisant ses interventions pour pouvoir réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les pertes économiques pourraient s’accentuer pour atteindre jusqu'à 17% du Produit intérieur brut d'ici 2050 si le gouvernement congolais ne met pas en œuvre les réformes visant à diversifier l'économie et à attirer davantage d'investissements climatiques. Au plan social, le manque de politique publique risque d’accroître la pauvreté, notamment dans les zones rurales ainsi que les dépenses de l’État liées à la santé qui connaîtront une forte hausse passant de 92 millions de dollars en 2010 à 260 millions de dollars d'ici 2050.

Les experts ont essayé de faire le lien entre changement climatique (les données sur la température et la quantité de pluie) et les activités agricoles. « Le monde rural est le plus affecté au phénomène climatique en raison de difficulté d’accès à l’eau potable, aux denrées alimentaires qu’est supposé produire le monde rural. Quand on voit la température et le niveau de précipitation, les rendements des agriculteurs sont en baisse. Aussi, les producteurs recourent de plus en plus aux fertilisants et à la mécanisation », a commenté Nabil Chaherli.

De façon générale, le rapport propose au Congo quatre actions prioritaires : d’ajuster ses investissements dans une agriculture climato-intelligente et une meilleure gestion des forêts indispensables à la création d'emplois et à la réduction des émissions de carbone. Le document met un accent sur la gouvernance pour permettre au pays de tirer parti des marchés du carbone, avec des forêts capables de générer 260 millions de dollars en exportation de bois et stocker plus de 44 gigatonnes d'équivalent de CO2.

Enfin, il propose aux autorités d’investir dans des infrastructures et des services plus écologiques en matière de l'électricité, des transports, de l'eau et de l'assainissement ; de fournir une meilleure éducation et un service de santé adaptés au changement climatique pour pouvoir sauver des vies et apporter des ressources vitales aux plus pauvres. Le document insiste sur la nécessité d’instaurer des systèmes renforcés de surveillance des maladies et des services sociaux adaptés aux chocs climatiques.

À quelques semaines du premier sommet des trois bassins tropicaux, prévu du 26 au 28 octobre, à Brazzaville, les conclusions du rapport de la Banque mondiale constituent un véritable outil d’aide à la prise de décision pour les autorités congolaises. Dans le but d’en assurer un meilleur suivi, Nabil Chaherli est favorable à la création d’une plateforme réunissant les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement.    

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
L'équipe de la Banque mondiale face aux médias/Adiac
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