Rendez-vous annuel de coopération internationale réunissant les acteurs impliqués dans l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales des pays du Golfe de Guinée, l’exercice Grand African Nemo connait cette année sa 6e édition qui a démarré le 1er octobre et va se poursuivre jusqu’au 16 octobre. Au niveau de la République du Congo, ladite édition a été officiellement lancée le 7 octobre à Pointe-Noire, dans la salle de conférence du camp des 3 martyrs, par le contre-amiral, chef d’Etat-major de la marine nationale, directeur national de cet exercice, Réné Nganongo.
La cérémonie d’ouverture de cette édition s’est déroulée en présence de Jean Pascal Koumba, secrétaire général du département, représentant le préfet, et Anicet Balou Makaya, premier secrétaire du bureau exécutif du conseil départemental et municipal, représentant la maire de Pointe-Noire. L’exercice Grand African Nemo 2023, co-organisé avec l’architecture de Yaoundé et la marine nationale française, est axée sur le thème : «Une approche collective pour une sécurisation de l’espace maritime nationale». Ce grand rendez-vous que le Congo accueille chaque année, et auquel la marine nationale participe régulièrement, intègre le cadre de la coopération internationale. Il est destiné au renforcement des capacités opérationnelles des acteurs nationaux et ceux des pays riverains du Golfe de Guinée impliqués dans l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales pour une meilleure sécurisation de ces espaces.
Pendant 16 jours, ces acteurs ainsi que ceux des marines et des partenaires qui leurs sont alliés, vont avoir un espace de partage de connaissances, de compétences et d’expérience aéromaritime avec la marine française. Cela, en vue d’améliorer les stratégies d’intervention pour mieux lutter contre la piraterie. L’exercice Grand African Nemo à la particularité cette année d’inclure la force publique notamment la composante armée de terre. Les actes de piraterie en mer et dans les eaux continentales prenant de plus en plus d’ampleur, il s’avère nécessaire de multiplier les efforts en vue de leur meilleure sécurisation.
«Notre pays est en proie depuis quelques années à de nombreux actes de piraterie, pêche illégale, pollution maritime et autres, d’où la nécessité de fédérer les moyens pour le renforcement du climat de paix et de l’unité nationale. Notre défense commence au large. S’inscrivant dans cette dynamique hautement positive et bien que la situation économique mondiale soit contraignante, le Congo ne cesse de tenir ses engagements internationaux. Pour notre cas c’est de toujours participer aux côtés de la France notre partenaire traditionnel aux différents exercices aéromaritimes qui se jouent dans le Golfe de Guinée, non seulement dans notre implication à s’approprier et développer la culture de sécurité maritime mais aussi dans la préservation de ce grand bleu indispensable à l’équilibre socio-économique et politique», a signifié Jean Pascal Koumba.
Comme l’indique son thème : «Une approche collective pour une sécurisation de l’espace maritime nationale», l’exercice Grand African Nemo s’emploie à la mutualisation des efforts pour de meilleurs résultats. Par ailleurs, pour la réussite de l’édition 2023, les conditions ont été adaptées en vue de fournir aux acteurs un ensemble pédagogique et un cadre d’exercice proche de la réalité. «Cette approche vise la consolidation de notre travail commun en matière de sécurisation de nos espaces maritimes qui se définit non seulement par le renforcement des stratégies, des moyens et des capacités, mais aussi et surtout par la mutualisation de celles-ci pour des résultats plus satisfaisants», a indiqué le directeur de l’exercice, le contre-amiral Réné Nganongo, soulignant l’importance de mettre en place des budgets et de partager les informations.
L’exercice Grand African Nemo est aussi une occasion de regarder ensemble les défis à relever pour cette année 2023 pour la sécurisation des côtes maritimes congolaises et celles du Golfe de Guinée. Cette édition (qui vise aussi à améliorer la résilience et à booster l’économie dans le cadre de la coopération) se tenant quelque temps après la célébration des 10 ans de l’architecture de Yaoundé et de la première assemblée générale de la CEEAC, sa cérémonie d’ouverture a été l’occasion pour son directeur national de donner des repères des actions réalisées.
Un point de presse pour mieux éclairer
Un point de presse animé par le contre-amiral René Nganongo et Jean Jacques Koumba a succédé à cette cérémonie. Les aspects abordés ont porté sur : la montée en puissance de la marine nationale congolaise qui s’emploie à opérationnaliser l’expérience acquise pour une meilleure protection des côtes congolaise contre la piraterie ; la contribution de l’AEMEC à l’atteinte des objectifs de développement, avec notamment le sommet des trois bassins tropicaux mondiaux qui se tiendra à Brazzaville en République du Congo (les questions sur l’économie bleu et la protection de l’environnement étant au centre de l’action gouvernementale congolaise) ; la place prépondérante et la teneur de l’implication de la préfecture de Pointe-Noire dans l’architecture AEMEC.
Pour ce qui est de la marine nationale, la plus-value dans les éditions de Grand African Nemo n’est pas la montée en puissance de la marine nationale, a indiqué le contre-amiral. Cela, parce que depuis les années 2000, le président de la République du Congo et son gouvernement ont engagé le projet marine nationale ayant permis à ladite marine qui est en train de se former, de faire des acquisitions. «Sa montée en puissance n’est pas fondamentalement tributaire de ces exercices. Mais par contre, la régularité de ses éditions est une plus-value dans l’actualisation et le renforcement des compétences. Les éditions ont un côté sureté et un côté sécurité. Ce sont des actions qui permettent aux marines nationales de jouer leur fonction de garde côtes qui implique que toutes les administrations concernées par l’action de l’Etat en mer (marine nationale, marine marchande, transports, justice, pêche, hydrocarbures, port…) puissent travailler ensemble. Et donc la plus-value essentielle dans ce contexte c’est d’abord le partage d’informations» a-t-il expliqué.
Evoquant le sommet des trois bassins tropicaux mondiaux, le contre-amiral a expliqué qu’il est une illustration du Conseil de l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales parce qu’on ne peut soutenir cette activité et faire la promotion de ces bassins si chacune de leurs administrations ne joue pas sa partition et ne donne aux autres les informations nécessaires pour les aider à faire leur travail. Pour ce qui est de la préfecture, qui joue un grand rôle dans la coordination de la cellule de crise, pour mieux gérer l’action de l’Etat en mer, elle devrait s’approprier l’outil de planification et de gestion en vue de mieux contribuer à l’atteinte des objectifs.