Sommet des trois bassins : l’Eglise catholique soutient l'initiative

Mercredi, Octobre 18, 2023 - 16:45

L’épiscopat congolais a organisé, le 16 octobre, une messe de sensibilisation dite par l’archevêque de Brazzaville, Bienvenu Manamika Bafouakouahou, dans le cadre du sommet des trois bassins forestiers.

La messe s'est déroulée à la paroisse Saint François d’Assise de Brazzaville en présence du Premier ministre, chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, et de la ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault. Celle-ci consiste pour l’église à prendre une position officielle et à réaffirmer sa position visant à œuvrer au côté de l’Etat pour la préservation de l’environnement, du climat, des écosystèmes, de la biodiversité et des forêts.

D’ailleurs, à la faveur de la commémoration de la 50e Journée de la terre, le pape François avait rappelé : « qu'il n'y a pas d'avenir pour nous si nous détruisons l'environnement qui nous fait vivre Il avait lancé l’appel de renouveler notre engagement envers la maison commune ».

Cette messe de sensibilisation célèbre également en différé Saint François d'Assise qui est commémoré le 4 octobre dans le calendrier liturgique catholique, caractérisé par l'amour de la création divine et de l’écologie.

Dans son homélie, l’archevêque de Brazzaville a cité plusieurs encycliques du pape François. « Dans son adresse, il a stigmatisé le déni de l’homme qui fait appel à des données supposées scientifiquement solides pour relativiser la dégradation actuelle alors que le monde semble assister impuissamment à une accélération inhabituelle du réchauffement climatique et à la perte de la biodiversité. D’où le pape nous appelle à repenser l’usage du pouvoir », a commenté le prélat catholique.

Conscient des enjeux de la bipolarité du monde actuel, de l’inespérance des communautés faibles, de la dangerosité de la détérioration de l’environnement, du climat et des écosystèmes suscités parfois par le lancement des projets à fort impact environnemental et polluant, l’archevêque de Brazzaville a interpelé les dirigeants à initier un nouveau processus de prise de décision et de légitimation de celle-ci.  

« Nous espérons que le sommet de Brazzaville sera l’itinéraire et l’espace qui mettra en place la prise en compte des droits de tous loin des privilèges que se sont octroyés les plus forts en bafouant les droits de tous », a insisté Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville. Ce dernier a ajouté que « l’église se doit d’accentuer la sensibilisation des fidèles face aux gestes qui dégradent l’environnement ».

Pour sa part, la ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a cité à nouveau le pape François : « La vie humaine est incompréhensible et insoutenable sans les autres créatures ».

Les tourbières couvrent 3 % de la surface du globe mais représentent 30 % du carbone total piégé dans les sols. Problème : le dérèglement climatique et les activités humaines affectent ces puits de carbone qui se mettent à relâcher des gaz à effet de serre… aggravant encore le changement du climat.

La ministre de l'Environnement a rappelé l’importance des tourbières, des mangroves, des forêts, des fleuves, de la flore et de la faune qu’engorgent le Congo. « Notre pays, le Congo, est au cœur d’un bassin qui est le premier capteur de la planète. Notre chef d’Etat est le premier à populariser la notion clé de dette écologique des pays du nord à l’égard de ceux du sud. Notion soutenue par le pape François », a signifié la ministre Arlette Soudan-Nonault.

Fortuné Ibara
Légendes et crédits photo : 
Sur la photo, les deux ministres et les prélats catholiques/Adiac
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