Les transports urbains étaient au cœur de la Semaine africaine du climat 2023, qui s'est déroulée au mois de septembre à Nairobi au Kenya. Cet événement annuel, auquel ont participé des décideurs politiques de tout le continent, a eu pour but d'aider les pays du continent à surmonter la crise climatique, notamment en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre. La région est pourtant l'une de celles qui contribuent le moins au changement climatique.
L’un des moyens préconisés pour y arriver est d’emmener les Africains à adopter la marche et le vélo qui présentent d’énormes avantages pour les personnes et la planète, en améliorant la santé, en réduisant notre empreinte carbone et en améliorant la qualité de l’air. Quelques pays, à l’instar de l’Ethiopie, sont devenus des modèles pour le potentiel environnemental de la mobilité active. Avec le soutien du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le pays a lancé une initiative ambitieuse visant à convaincre les citoyens de continuer à marcher et à faire du vélo tout en évitant les véhicules qui crachent de la suie.
Le mouvement de la mobilité active s’étend à toute l’Afrique. Dans la capitale Kenyane par exemple, toutes les nouvelles routes sont construites avec un chemin piétonnier et une piste cyclable. 20% du budget des transports de la ville de Nairobi sont consacrés à la mobilité active, une politique que le PNUE a contribué à promouvoir.
Le Rwanda a instauré des journées bimensuelles sans voiture, au cours desquelles les routes sont réservées aux marcheurs, aux joggeurs, aux patineurs à roulettes et aux cyclistes. « Guraride », une application qui permet aux utilisateurs de louer des vélos et des deux-roues électriques, a également été introduite.
A Brazzaville, l’avenue de la Corniche qui longe le fleuve Congo est fermée chaque dimanche à la circulation automobile pour permettre aux piétons d’y vaquer librement à toutes leurs activités.
Cependant, dans une grande partie de l'Afrique, les routes restent périlleuses. Le continent compte 20% des décès dus aux accidents de la route, alors qu’il ne compte que 3 % des véhicules immatriculés dans le monde. En moyenne, 260 piétons et 18 cyclistes sont tués chaque jour en Afrique. Cela est dû en grande partie au manque d'infrastructures, à une mauvaise planification urbaine et à une mauvaise conduite.
Les experts estiment que la résolution de ces problèmes de sécurité pourrait conduire à une floraison de la mobilité active à travers le continent, ce qui apporterait toute une série d'avantages. Un rapport du PNUE a montré qu’une personne qui fait du vélo au lieu de faire cinq petits trajets en voiture par semaine réduit de 86 kg par an la quantité de gaz à effet de serre dont elle est responsable.