Alors que le monde est aux prises avec la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de la nature et de la biodiversité, et de la pollution et des déchets, les conséquences de ces crises sur la santé mentale sont de plus en plus préoccupantes. Des études récentes montrent que le changement climatique, la pollution sonore, atmosphérique et chimique affectent le bien-être mental des personnes.
Le rapport « Frontières 2022 » du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) démontre que l’expansion des villes provoque une exposition prolongée à des niveaux de bruit élevés provenant des routes, des chemins de fer, des aéroports et de l'industrie nuit à la santé mentale des gens en perturbant leur sommeil.
Les estimations suggèrent que 22 millions de personnes souffrent de nuisances sonores chroniques et que 6,5 millions sont affectées par des troubles du sommeil en Europe. Les personnes âgées, les femmes enceintes et les travailleurs postés sont les plus exposés. L’étude met en évidence des moyens naturels d’améliorer la santé mentale et d'atténuer les effets néfastes de la pollution sonore, tels que la plantation de végétation dans les environnements urbains pour absorber l'énergie acoustique, diffuser le bruit et réduire l'effet d'amplification par les rues.
Les ceintures d’arbres, les arbustes, les murs verts et les toits verts peuvent avoir des effets visuels positifs et contribuer à amplifier les sons naturels en attirant la faune urbaine. Certains sons, en particulier ceux en provenance de la nature, sont bénéfiques pour la santé car ils peuvent signaler un environnement sans danger qui a pour effet la réduction de l’anxiété.
99% de la population mondiale respire un air dont les niveaux de toxicité dépassent les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et l’on estime à 7 millions le nombre de personnes qui meurent prématurément des causes de la pollution de l’air.
La plateforme d'action « Breathelife », fruit d’un partenariat entre l'OMS, le PNUE, la Coalition pour le climat et la qualité de l'air (CCAC) et la Banque mondiale, présente plusieurs solutions locales que les gouvernements peuvent mettre en œuvre pour lutter contre la pollution atmosphérique dans les villes et ainsi avoir des citoyens en meilleure santé. Celles-ci mettent l’accent sur la mobilité électrique, la marche et le vélo, ainsi que sur d’autres options à faible émission de carbone permettant aux pays et aux villes de réduire la pollution atmosphérique, d’atténuer le changement climatique et de créer des espaces verts.
La campagne souligne également l’importance de s’attaquer à la pollution atmosphérique provenant de l’industrie, des transports, de la gestion des déchets, des ménages et de l’agriculture, et d’améliorer la gestion de la qualité de l’air en adoptant et en respectant de bonnes normes de qualité de l’air. Bien que des progrès aient été accomplis, les recherches montrent qu’il reste encore beaucoup à faire pour souligner l’importance de la lutte contre la pollution atmosphérique, de mettre en lumière les progrès accomplis et de donner un élan à l’action mondiale.