L’envoyée spéciale du président de la République démocratique du Congo (RDC) pour la Nouvelle économie du climat (NEC), Stéphanie Mbombo, a présenté, en marge du sommet des trois bassins forestiers tropicaux, tenu du 26 au 28 octobre à Brazzaville, cette vision dont le but de faire de la lutte contre le changement climatique une opportunité de croissance économique durable.
Se déclinant en dix points, la NEC a été présentée au cours d’un panel composé, entre autres, de l’envoyé spécial adjoint du président Joe Biden pour le climat, l’ambassadrice pour l’environnement du président Emmanuel Macron et du ministre honoraire de l’Environnement de la Grande-Bretagne. « La Nouvelle économie du climat, c’est toute sorte de business, d’affaires qui naissent grâce aux changements climatiques. Avec cette nouvelle vision, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, voudrait faire de la lutte contre le changement climatique une opportunité d’affaires, d’innovation, de croissance économique durable pour la sous-région du Bassin du Congo et spécialement pour la République démocratique du Congo », a expliqué Stéphanie Mbombo.
Selon elle, la NEC est une véritable opportunité d’affaires. Le véhicule de l’économie du climat est, a-t-elle déclaré, le crédit carbone qui est un produit qu’on peut vendre au niveau du marché international et obtenir assez des fonds pour développer nos pays. Prenant l’exemple de son pays, Stéphanie Mbombo a rappelé qu’une compagnie a passé un contrat de concession sur 300 mille hectares de forêts et a vendu des crédits de 100 millions de dollars en RDC. L’année dernière, elle a vendu 151 millions de dollars de crédit de carbone. « Donc, chaque année, elle vend des centaines de millions de dollars pendant 25 ans, c’est pour dire que la RDC a, en elle seule, 150 millions d’hectares. Si 300 mille hectares peuvent produire 151 millions de dollars par an, cela veut dire que ce sont des milliards de fonds qu’on peut avoir pour développer notre pays. Nous devons au niveau du bassin du Congo nous développer, nous réveiller pour dire que nous voulons être nous-mêmes acteurs de ce marché carbone pour aider nos communautés et nos pays respectifs », a-t-elle conseillé. Elle a, par ailleurs, déploré le fait que les grands pays forestiers qui jouent un rôle important dans la lutte contre les changements climatiques à travers le monde n’ont toujours pas des compensations dont ils ont droit pour développer leurs propres pays. « La planète terre n’a pas besoin de nous, nous dépendons d’elle, agissons en responsable maintenant et pour l’avenir », a-t-elle soutenu.
La NEC est une approche économique qui vise à promouvoir une croissance économique durable tout en réduisant l’empreinte carbone et en luttant contre le changement climatique. Elle repose sur l’idée que les investissements dans des technologies et des pratiques respectueuses du climat peuvent générer des avantages économiques tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Cette nouvelle vision que prône la RDC implique notamment de favoriser l’innovation dans les technologies vertes, de promouvoir les énergies renouvelables, de développer des systèmes de transport moins polluants, de mettre en place des politiques publiques incitatives pour encourager les entreprises et les citoyens à adopter des comportements respectueux de l’environnement et de renforcer la résilience des communautés face aux impacts du changement climatique. Pour être efficace, cela nécessite une coopération internationale, car les émissions de gaz à effet de serre sont un problème qui ne peut être résolu que par une action collective, ont estimé les initiateurs.