Lors de la cérémonie de restitution des résultats de l’enquête sur la hausse des prix des denrées alimentaires et la lutte contre la vie chère au Congo, le 14 novembre à Brazzaville, l’Observatoire congolais des droits des consommateurs(O2CD) a épinglé les difficultés que rencontrent les ménages suite aux augmentations des prix des denrées alimentaires.
L’intervention de l’O2CD fait suite à l’enquête qu’elle a réalisée depuis fin 2022 jusqu’en août 2023 auprès des vendeurs et consommateurs des villes de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Ouesso et Makoua. Il ressort de cette enquête, en effet, que la flambée des prix est due aux différents problèmes sociaux. Le gouvernement avait, certes, pris des mesures pour stabiliser les prix de certains produits mais le constat sur le terrain n’est pas rassurant.
Les prix fixés par l’arrêté n°25923 du ministère du Commerce, portant blocage des prix des produits alimentaires de base, des intrants agro-pastoraux et halieutiques et du matériel agricole, ne sont pas applicables sur le terrain.
L’enquête de l’O2CD explique que la plupart des ménages congolais consomment des denrées alimentaires importées. Ce qui signifie que ces ménages subissent de plein fouet l’inflation alimentaire. L’enquête dévoile également que les mesures de soutien pour alléger les problèmes que rencontrent les Congolais n’ont pas produit d’effet puisque, selon le document, dans les grandes villes l’écart entre les prix bloqués par le gouvernement et les prix pratiqués sur le terrain est de plus de 45% sur les produits alimentaires.
« Nous recommandons au gouvernement d’évaluer la mise en œuvre de cet arrêté, parce qu’avec l’augmentation des prix du carburant les aliments coûtent encore plus cher. Le non respect de l’arrêté portant blocage des prix est constaté partout. Un arrêté est une loi. Si un commerçant ne le respecte pas, il revient à l’Etat d’appliquer simplement la loi car ce sont les consommateurs qui subissent en dernier ressort », a déploré le secrétaire exécutif de l’O2CD, Mermans Babounga.
L’objectif de cette enquête consistait à déterminer la réalité vécue par les consommateurs concernant la hausse des prix sur le terrain afin de proposer au gouvernement des mesures adéquates suite à une observation de terrain.
Les consommateurs et vendeurs présents à cette cérémonie de restitution ont déploré le laxisme du ministère du Commerce. « Les cuisses de poulet que nous mangeons au quotidien sont des véritables poisons. Le poisson d’eau douce et le poisson salé qui sont produits au Congo sont plus rares et plus chers que les produits congelés que l’on nous expose. Tout est cher, l’arrêté ministériel sur le plafonnement des prix est clair, mais il n’est pas appliqué. Le sac de foufou ne paie pas la douane, toutefois son prix galope dans les différents marchés de Brazzaville », a dit une mère de famille.
L’enquête de l’O2CD indique que l'inapplication dudit arrêté a entraîné une augmentation moyenne des prix de plus de 50% dans les grandes villes entre janvier et juin 2023. Ce document invite le gouvernement à analyser mensuellement l’évolution des prix des denrées alimentaires afin d’évaluer l’ampleur de l’inflation alimentaire, tout en veillant à l’application des mesures compensatoires à la hausse des prix du carburant à la pompe.