En vue d’accompagner le gouvernement congolais dans sa politique de « la décennie d’afforestation », l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en République du Congo, le Dr Wolfgang Klapper, a procédé le 16 novembre, au planting symbolique d’arbres à Dimonika dans le département du Kouilou, dont les forêts sont sauvagement menacées.
La plantation d’arbres à Dimonika s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Pour le diplomate allemand, ce projet de soutien est tout à fait couvert par la politique du gouvernement congolais qui s’est prononcé pour des mesures d’afforestation et de la protection des forêts lors du sommet des « Trois bassins ». Et le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, avait annoncé « la décennie d’afforestation » lors de la COP27. C’est sur cette ligne politique que l’ambassade a développé avec une pépinière locale, en collaboration avec tous les acteurs politiques concernés, ce microprojet d’un volume de dix mille euros. « Je suis venu ici à Dimonika pour lancer le microprojet financé par l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Congo, notamment sur l’afforestation aux zones détruites et dégradées par des activités minières. Aujourd’hui, on a planté quelques arbres dans des zones terriblement dégradées et dévastées par des orpailleurs. On va revenir fin janvier pour une cérémonie officielle en présence de toutes les autorités habilitées », a déclaré le Dr Wolfgang Klapper.
Réhabiliter par les arbres endémiques les zones dévastées
Pour le diplomate allemand, c’était important qu’en collaboration avec les autochtones, il donne un signe clair d’afforestation des zones affectées par les orpailleurs. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le diplomate allemand a eu un entretien approfondi avec le chef du village avant l’opération. Ils ont discuté également sur d’autres microprojets agricoles réalisables à Dimonika. Le Dr Wolfgang Klapper discutera aussi avec le sous-préfet de Mvouti, représentant de l’État. « Nous faisons beaucoup d’autres projets environnementaux comme CAFI, IKI pour la protection des tourbières. Le 30 octobre, le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso, a présidé la session annuelle du comité de pilotage, ce qui montre bien que notre activité ici à Dimonika est couverte par la politique du gouvernement. Le 13 novembre, nous avions lancé avec la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo le projet Paco pour mesurer l’impact environnemental au Congo. Et c’est dans ce contexte qu’on a fait ce micro projet », a expliqué le Dr Wolfgang Klapper.
Le conservateur de l’association Havre d’équité, Rodrigue Louzolo Zambila, bénéficiaire du don allemand pour la déforestation à Dimonika, a indiqué qu’en dépit du fait que Dimonika est un lieu classé par l’Unesco et nonobstant les décrets qui classent cette réserve comme lieu inviolable, cela n’a pas empêché de travailler sur les lieux, de dévaster sauvagement la forêt. « L’Allemagne est un pays qui accorde du crédit à la lutte contre le changement climatique. Nous avons présenté notre offre qui a abouti. Au lieu de combattre les orpailleurs et les industriels qui viennent illégalement, nous sommes plutôt allés là où ils ont travaillé et dévasté. Dans ces endroits, nous allons planter des arbres endémiques pour remédier à cette déforestation progressive de la forêt de Dimonika », a-t-il signifié.
Notons que cette visite fait suite à celle que le diplomate allemand avait effectuée en avril dernier avec la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan Nonault, pour regarder l’état de dégradation de Dimonika par l’orpaillage ainsi que la perte de la biodiversité et de l’érosion. Et lors de cette visite, la ministre avait organisé une réunion avec les autochtones au cours de laquelle elle avait donné aux orpailleurs un délai de deux mois pour arrêter toutes leurs activités dans cette partie du pays, parce que Dimonika est un patrimoine mondial protégé par l’Unesco.