Droits et libertés: la FBCP déplore l'enlèvement d'une de ses membres

Mardi, Novembre 28, 2023 - 15:30

Activiste des droits de l'homme, Mathy Graziella Ngoy Ngoya avait été interpellée par des éléments de la police appelés communément "bureau 2" alors que le commandant de la police-ville de Kinshasa avait interdit le service à cette unité.

Pour la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), son membre, Mathy Graziella Ngoy Ngoya, avait été enlevée par ces éléments communément de la police appelés bureau 2 qu opéraient, le 25 novembre, à 13 heures, aux alentours du rond-point Victoire. "Elle était appréhendée au moment où elle était en train de faire le monitoring sur les violations des droits humains", a expliqué cette organisation dans une réaction du 27 novembre signée par son président, Emmanuel Adu Cole.
Citant des témoins qui ont assisté à cet événement, la FBCP a indiqué l'enlèvement de son membre est intervenu pendant qu'elle filmait les agents du bureau 2 en train de tracasser des passants à la place de la Victoire. "Ce qui lui aurait valu son enlèvement vers une destination inconnue", a expliqué cette ONG de défense des droits de l'homme. Et de noter qu'etant donné que le téléphone portable de Mlle Ngo Ngoya ait été confisqué, ses proches et l'organisation avaient cherché, sans succès, à entrer en contact avec elle. " Plusieurs membres de notre ONG, FBCP, étaient victimes des mêmes arrestations sur les avenues du Stade et de la Victoire, dans la commune de Kalamu. Même le président de l'ONG a eu déjà à faire l'objet d'une arrestation par ces agents de bureau 2 du rond-point Victoire, plusieurs fois", fait savoir cette ONG, qui rappelle que le commandant de la police-ville de Kinshasa, le général Kilimbalimba avait interdit à ce service d'opérer dans la capitale congolaise. " Même le nouveau commandant de la police provinciale de Kinshasa avait suspendu tous les éléments du bureau 2 à Kinshasa pour leurs abus et avait interdit à la police de roulage l'arrestation des véhicules, sauf pour des cas d'accidents avérés. Fort malheureusement, cette décision souffre d'application sur le terrain. Selon certains éléments de bureau 2, ils opèrent sur ordre de l'état-major général de l'armée basé au camp colonel Kokolo. D'où, croient-ils, le commandant de la police ville de Kinshasa ne peut pas leur donner des ordres", a fait savoir cette ONG.
Cette association indiqué, par ailleurs, avoir publié, en son temps, un communiqué de presse en dénonçant toutes ces tracasseries par le bureau 2 de Victoire, dénonçant ainsi ces actes et demandant à l'autorité compétente d'y mettre fin, mais jusqu'à présent rien n'a changé. "Nous ne nous opposons nullement au travail des services de sécurité, mais cela devrait être fait selon les normes requises, dans le respect des droits de l'homme et des lois du pays tel que stipulé par la Constitution congolaise du 18 février 2006", a insisté la FBCP. Cette dernière exige la libération immédiate de son membre Mathy-Graziella Ngoy Ngoya, et s'attend à ce que les auteurs de ces actes soient punis par la justice. L'ONG exhorte les autorités du pays à mettre fin à toute sorte des tracasseries des bureaux 2 , agents de transport et la police de roulage à Kinshasa et environs. "C'est à cette condition qu'on peut alors parler de l'État de droit tant souhaité", a insisté la FBCP.

Lucien Dianzenza
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